Emission du 09 mai 2012, avec Patrick Chelma, membre du collectif des 39, chef de service à la clinique Henri Ey, fondateur du centre de jour Antonin Artaud à Reims et président de l'association La Criée.
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>Semaine de la folie ordinaire à Reims
SEMAINE DE LA FOLIE ORDINAIRE
EXPOSITION
Du 13 au 24 mars 2012 "Semaine de la Folie Ordinaire 2012"
à la Maison de la Vie Associative, 122 rue du Barbatre à Reims réalisée par le Centre Antonin Artaud, les Clubs Le Grillon, Atout Coeur, MEID et le GEM La Locomotive
Vernissage le mardi 13 mars 2012 à 18h00
LECTURE
Mercredi 14 mars 2012 à 19h Lecture vivante " Du Rififi à Carnégie"
Bibliothèque Carnégie, 2 place Carnégie
SOIRÉE : "DES MAUX EN DÉBAT … CASSONS LE MOULE"
Jeudi 15 mars 2012 de 18h à 22h à la Salle Armonville, 7 bis rue Armonville à Reims
18h Accueil à la Salle Armonville
18h15 Fanfare Artos
18h35 Ouverture et mise en perspective de la soirée par Sébastien D., Président et Clément D., membre du CA, du GEM la Locomotive
18h50 Atelier chant lyrique avec Marie Matherat
Deux passages de La Périchole de Jacques Offenbach
19h00 Les après-coups de la loi sur la psychiatrie et l’analyse de l’actualité psychiatrique pour les patients, leur famille et les soignants avec Patrick Chemla. Ouverture d’un débat avec la salle.
Présentation d’une association de patients nouvellement créée : HumaPsy
Annonces des actions en faveur d’une psychiatrie fondée sur l’hospitalité avec le meeting à Montreuil le samedi 17 mars.
20h Collation
Soupes, pâtisseries, boissons fraîches
20h40 Dégustation de pâte de coing par le club Atout Cœur de Fismes
20h50 La parole à Corinne Chemin, pour les ateliers du GEM
21h La parole à Julie de Benoist, pour les sorties équitation
21h10 Intermède musical avec Amélie Barbier
21h15 L’atelier d’écriture d’Artaud
21h25 La Patat’Ose nous invite à l’enregistrement d’une émission de radio ..
Prochains rendez-vous…
21h40 Chants et danses populaires avec Amélie Barbier
22h Fin de la soirée avec vente du catalogue et de l’affiche de l’exposition
Téléchargez le document de présentation de l'événement : Semaine de la folieordinaire
>Soins Psychiatriques. Autorisation de délirer au centre Antonin-Artaud (L'humanité.fr)
Depuis sa création, en 1985, le centre de jour Antonin-Artaud offre, à Reims, une vision humaniste de la psychiatrie. Son fondateur, Patrick Chemla, militant dans le Collectif des 39 contre la nuit sécuritaire, mêle ses patients à cette réflexion qui les concerne en premier lieu : le sort que l’on réserve aux fous dans notre société.
Reims (Marne), envoyée spéciale. «Que s’est-il passé cette semaine ?» Olivier embraye : «Il y a eu des élections au Maroc et en Égypte, remportées par des partis qui se réclament de l’islam modéré et veulent instaurer la charia…» Au centre de jour Antonin-Artaud, comme chaque mercredi depuis quinze ans, le forum d’actualité commence, animé par un infirmier. «En France, l’équivalent, ce serait Bayrou ? » tente une petite voix, vite interrompue par Vincent, qui, debout, finit de rouler sa cigarette, une lueur de révolte barrant ses yeux gris-bleu : « Tout ce qu’on sait, c’est que ça n’a jamais rien donné de bon de mélanger la religion à l’État !»
La revue de presse passe du coq à l’âne. Sébastien a la mémoire des chiffres, Fred un goût prononcé pour les contre-pouvoirs. Pour Vincent, « les médias veulent faire de nous des moutons », et il « faut mettre un grand coup de pompe dans la fourmilière ». Un thème retient néanmoins l’attention collective : la folie. Il est notamment question du tueur d’Oslo et d’un reportage de France 3 sur l’unité pour malades difficiles (1) de Sarreguemines. « On voyait les patients, visages floutés, qui refusaient leurs médicaments, et le journaliste racontait qu’ils frappaient les infirmiers », relate Clément, sous le regard horrifié de l’assemblée.
Ici, on est loin du schéma extrême de Sarreguemines. Au centre Artaud, il n’y a ni blouse blanche ni pyjama. Les médicaments, seulement si nécessaire, ne sont que des éléments de la thérapie proposée par l’équipe de Patrick Chemla. « Le médicament n’agit que sur les effets, or la problématique humaine est bien plus complexe, de par la diversité de ses causes, à la fois sociales, traumatiques, anthropologiques », explique le psychiatre, qui refuse de « classer les gens dans des cases », selon les cloisonnements chers à Nicolas Sarkozy. (…)