La décision du Conseil Constitutionnel a eu un effet de sidération et de confusion sur les soignants en psychiatrie pour la raison qu'elle soulève un paradoxe qui n'est certes pas nouveau, mais qui était tant bien que mal traité au cas par cas jusqu'à présent dans la confiance relative aussi bien envers la justice qu'envers les psychiatres.
Cette décision a immédiatement comme corollaire que les placements sont avant tout des privations de liberté.
Là il nous faut réfléchir ensemble à la différence qu'il y a entre protection sociale discutable et qui doit être discutée et privation de liberté qui serait de fait reconnue par le contrôle judiciaire.
Cette décision veut dire que l'acte de protection sociale par HO et l’acte de protection d'une personne par HDT ne seraient plus assumés par la civilisation, mais par un "état objectivable dans son écart par rapport à une norme" puisque ce serait le trouble en lui-même, expertise à l'appui, qui orienterait la vérité judiciaire chargée de relier nature du trouble et privation de liberté.
Les personnes atteintes de troubles mentaux seraient ainsi, au nom du contradictoire, condamnées ou relaxées, en ce qui concerne leur placement. L'hôpital psychiatrique fonctionnerait alors comme un lieu de privation de liberté c'est-à-dire une prison et la folie comme une faute punissable!
Avec les mesures d’HO ou d’HDT, nous ne privons pas les patients de liberté, nous les écartons de la société pour nous protéger de leurs actes ou pour les protéger d’eux-mêmes et cela doit rester l'absolue exception.
Qu'une personne ainsi placée considère qu'on la prive de liberté c'est son droit le plus strict, et elle doit pouvoir obtenir un droit de recours juridictionnel qui doit lui être offert quel que soit son état, et cela, sans délai, c'est un principe de séparation du soin et du droit qui ne doit souffrir aucune exception.
Nous ne pouvons qu'être inquiets par la prise en compte dans nos démocraties de la question posée par l'accueil et les soins à dispenser auprès des personnes présentant des troubles mentaux quand nous constatons que ces derniers sont essentiellement proposés à la discussion sous l'angle sécuritaire ou judiciaire.
L'idée de perfectionner la loi de 1990 focalise la réflexion sur le temps de la contrainte, alors qu'elle devrait principalement porter sur les traitements, les prises en charge, l'accueil de la folie. Cela risque d'amplifier ce qui s'est produit dans la suite de la loi de 1990 qui n'a en rien amélioré les pratiques psychiatriques. Bien au contraire elle n'a fait qu'augmenter pour une part sensible le nombre de recours au placement en même temps qu'elle a, par effet d'aspiration, diminué les investissements de prévention, de club thérapeutique, de suivi, avec l'accroissement scandaleux du nombre de patients mis en errance, SDF, ou se retrouvant en prison.
Toute la psychiatrie moderne depuis la symbolique de l'acte Pinelien libérant le fou de ses chaînes, très précisément la symbolique qui initie la soustraction de la conception de l’acte soignant d’une contrainte des corps, n’a cessé de s'en départir contre le retour cyclique d’une psychiatrie hygiéniste, dégénérescence incluse, visant à établir une Raison comme norme avec les procédures de rejet et de traitement obligatoire qui en découlent, contre une fiction politique de la Raison, politique partageable parce que discutable et qui doit en permanence s’enrichir par la confrontation à ses limites, en particulier, avec ce que la folie interroge en nous.
C’est en ce sens que nous refusons de faire des moments exceptionnels de la contrainte le noyau organisateur de la psychiatrie. Le recours judiciaire doit être du côté des patients et non du côté d’un perfectionnisme procédural qui ne ferait que déplacer la question de la folie vers une vérité judiciaire de son traitement.
C’est en ce sens que nous refusons de voir les pratiques soignantes organisées sous le modèle de l’enquête judiciaire et de la peine. La folie n’est pas en soi un délit ou un crime.
Nous refusons les centres de rétention de 72 heures construits sur le modèle de la garde à vue.
Nous refusons la mise en place d’un juge d’application des soins sur le modèle du juge d’application des peines.
Nous refusons les traitements ambulatoires obligatoires construits sur le modèle de la liberté conditionnelle.
Bref nous refusons de participer à l'organisation « contrôlitaire du soin ».
Le Collectif des 39 Contre la Nuit Sécuritaire
"Avec les mesures d’HO ou d’HDT, nous ne privons pas les patients de liberté, nous les écartons de la société pour nous protéger de leurs actes ou pour les protéger d’eux-mêmes et cela doit rester l'absolue exception."
Seulement voilà ce n'est pas resté une mesure d'exception, loin de là. Les chiffres montrent tout le contraire. Comment pouvez vous écrire cela ?
les HDT représentent 10 % des hospitalisations, les HO 2.2 % chiffres de 2008, avec une hausse de près de 40% des HO entre 2002 et 2005 et une baisse pour les HDT dans la même période.
Ici on peut lire :
+ 86% D'HOSPITALISATIONS SOUS CONTRAINTE EN 10 ANS:
http://www.ch-le-vinatier.com/cme-psy/apm%2017%20nov%202004%20loi%201990.htm
Moi je ne demande qu'à vous croire, mais la réalité ne semble pas vous donner raison. Encore une fois, vu la tournure que prend les choses, je considère comme essentiel que la justice y mette son nez.
Je suis très ennuyé de prendre cette position car je comprends ce qu'elle implique, mais là il s'agit d'un sauve qui peut. Je ne suis pas capitaine du navire et je ne veux pas couler avec lui.
Je vois que le sujet vous tient à coeur puisque parti d'une intervention d'un infirmier on est remonté petit à petit jusqu'au groupe des 39 en passant par Mr Gourri. Vous faites une continuité entre cet intervention du juge et les lois Sarkozy. Alors que justement les lois Sarkozy se font sans intervention du juge, donc cela apporte une sécurité. Vous en faite un problème doctrinaire alors qu'il s'agit d'un problème pragmatique. De toute façon je doute que la justice fasse une enquête à chaque fois, elle n'en a pas les moyens. cela va être de la paperasserie, d'où les 15 jours accordés. Mais au moins il y aura possibilité de recours sans avoir à soulever des montagnes.
Je trouve désolant cette polémique, pour moi il n'y a pas incompatibilité. Une chose est sûr c'est qu'elle va diviser gravement et entacher l'avenir. C'est la vie. Quelque chose me dépasse.
Mais bien sûr que si on est privé de liberté quand on est en HO ou en HDT! Et que dire des HL dans un service fermé? ce n'est pas une privation de liberté non plus? Même si c'est pour être soigné, pourquoi nier la réalité en disant que le patient n'est pas privé de liberté? Sans paler de l'enfermement dans l'enfermement avec les CI et les contentions ou encore les doses massives de neuroleptiques imposées aux malades.
Je ne suis pas pour que la justice organise les soins, mais simplement qu'on puisse y avoir recours lors d'une hospitalisation sous contrainte, qui est une privation de liberté et qui n'est pas une exception, que tout le monde, y compris la patient, puisse avoir droit à la parole.
Pourquoi serions-nous les seules personnes à pouvoir être enfermées sans justice? Juste parce qu'on pense à notre place, parce qu'on a décidé que notre parole n'avait aucune valeur, et que si on refuse une hospitalisation (vu les conditions actuelles dans certains HP, je trouve que c'est plutôt du bon sens) c'est forcément qu'on se trompe? Ben oui, c'est tellement génial et tellement efficace l'HP! Et donc on doit être hospitalisé contre notre gré? Mais évidemment on n'est pas privé de liberté, c'est du délire de penser ça, et on nous accorde ce droit de délirer, merci beaucoup! Donc nous, quand on refuse une hospitalisation, on est forcément délirant, le médecin a toujours raison et la justice n'a rien à y faire. Le patient délirant d'un côté, qui a toujours tort, le médecin Dieu de l'autre, qui a toujours raison. Moi aussi je trouve ça désolant. Ca gênera toujours qu'on ait les mêmes droits que les autres. Car en réalité voilà à quoi se résume nos droits: on fait ce qu'on nous dit en la fermant et on gardera notre statut de HL, et si on refuse, on nous imposera ce qu'on a refusé. En clair, aucun droit.
Je rappelle que j'ai eu un psychiatre qui a fini en prison pour abus sexuels sur des patientes. Certes, c'est une exception, mais c'est juste un exemple pour dire que les psychiatres sont des humains comme les autres, et pourquoi devraient-ils être au-dessus de la justice? Avec cette vision des choses, le malade a le droit de penser des évidences comme le fait qu'il est privé de liberté, mais le pauvre il délire, j'imagine ce qu'ont du vivre ces deux patientes, forcément délirantes d'accuser leur bon psychiatre-Dieu de viol!
On veut les mêmes droit que les autres, et que les psychiatres soient aussi soumis aux mêmes droits que les autres personnes susceptibles d'enfermer les gens. Je ne vois pas ce qu'il y a de si terrible là-dedans. Mais sans doute que je délire.
C'est en effet la question que l'on se poser. Est-on en délire qu'on ne daigne même pas nous répondre, si ce n'est à grand coup de beaux discours plein de belles idées mais à mille lieux du vécu de tous les jours. Je suis aussi déçu par rapport aux belles idées mais qui semble-t-il ne sont uniquement destinés aux soignants. Nous si ça nous fait rêver tant mieux, sinon tant pis.
Tout de même j'avais été alerté par des associations de malade sur la surdité des soignants vis à vis des soignés, et bien je constate que c'est une cruelle réalité. Messieurs pensez-vous réellement pouvoir faire notre bonheur de façon inconditionnel ? Seriez vous les nouveaux messies ? Et non des hommes comme nous. Comme nous sujet à erreur, sujet aux conflits d'intérêts. Alors comme nous vous ne pouvez qu'accepter que la justice puisse intervenir.
Bonjour, je me permets d'intervenir en rappelant que les hurlements et les insultes généralistes ne servent pas à grand chose, si ce n'est faire fuir tout le monde et décrédibiliser toute tentative de réflexion.
Ceci dit, je crois que vous vous fourrez le doigt dans l'œil en croyant que soutenir cette histoire de juge est "bien", en gros serait une avancée pour les patients. Je dis ça en connaissance de cause, j'ai été en HDT il y a à peine un an. Je vous donne juste l'état de la législation actuelle et les recours (dont celui à un juge) qui existent :
Le patient qui n'accepte pas son hospitalisation en psychiatrie sera hospitalisé sous contrainte et donc sans son consentement dans le cas où, suivant l'article L.3212-1 du code de la santé publique:
son état impose des soins immédiats assortis d'une surveillance constante en milieu hospitalier;
ses troubles rendent impossible son consentement à ses soins.
Le patient doit être informé lors de son admission (et par la suite, à sa demande) de sa situation juridique et de ses droits (accès au dossier "droits du patient hospitalise").
Il dispose du droit :
de communiquer avec les autorités administratives ou judiciaires chargées du contrôle;
de saisir la commission départementale des hospitalisations psychiatriques;
de prendre conseil d'un médecin ou d'un avocat de son choix;
de désigner une personne de confiance (accès au dossier "la personne de confiance");
d'émettre ou de recevoir des courriers;
de consulter le règlement intérieur de l'établissement;
d'exercer son droit de vote;
de se livrer aux activités religieuses ou philosophiques de son choix.
Afin de favoriser sa guérison, sa réadaptation ou sa réinsertion sociale, la personne hospitalisée sans son consentement peut bénéficier de sorties d'essai (durée maximum 3 mois, renouvelable).
La sortie d'essai, son renouvellement éventuel ou sa cessation sont décidés :
par le psychiatre de l'établissement dans le cas d'une HDT;
par le Préfet sur proposition écrite et motivée du psychiatre de l'établissement d'accueil.
L'information donnée au patient doit être accessible et loyale. Le patient participe aux choix thérapeutiques qui le
concernent.
Un acte médical ne peut être pratiqué qu'avec le consentement libre et éclairé du patient (accès au dossier "electrochoc").
Un consentement spécifique est prévu notamment pour les patients participant à une recherche biomédicale, pour le don et
l'utilisation des éléments et produits du corps humain et pour les actes de dépistage.
Le patient hospitalisé peut, à tout moment, quitter l'établissement sauf exceptions prévues par la loi, après avoir été
informé des risques éventuels qu'il encourt (accès aux dossiers "sortie contre avis médical" et "requisition de sortie à la demande d'un tiers").
La personne hospitalisée est traitée avec égards. Ses croyances sont respectées. Son intimité doit être préservée ainsi que
sa tranquillité.
Le respect de la vie privée est garanti à tout patient hospitalisé ainsi que la confidentialité des informations
personnelles, médicales et sociales qui le concernent.
Le patient a accès aux informations contenues dans son dossier notamment d'ordre médical, directement ou par l'intermédiaire
d'un praticien qu'il choisit librement (voir ci-dessous le chapitre "dossier du patient").
Le patient hospitalisé exprime ses observations sur les soins et l'accueil et dispose du droit de demander réparation des
préjudices qu'il estimerait avoir subis.
Patient hospitalisé en HDT
Un patient hospitalisé à la demande d'un tiers pourra sortir suite à une intervention extérieure. Cela se verra dans les cas suivants:
sortie sur décision judiciaire : le pouvoir judiciaire peut s'exercer après une requête de la personne placée en HDT, ou de son tuteur ou curateur, ou de son conjoint (ou concubin), ou du tiers qui a demandé l'hospitalisation, ou encore à la requête du procureur, ou enfin par le président du tribunal de grande instance qui peut s'auto-saisir s'il a été alerté par une personne intéressée par la situation du patient hospitalisé.
sortie sur l'intervention d'un tiers : les personnes habilitées à demander la sortie d'un patient en HDT sont le tuteur ou curateur de la personne placée, le conjoint ou concubin, les ascendants (s'il n'y a pas de conjoint), les descendants majeurs (s'il n'y a pas d'ascendants), la personne qui a signé la demande d'admission, ou toute personne autorisée par le conseil de famille. La sortie est alors prononcée par le directeur de l'établissement, à la condition qu'il n'y ait pas d'opposition médicale.
Donc, comme vous pouvez le constater, la loi prévoit déjà une sortie sur décision judiciaire, la loi prévoit beaucoup de choses en réalité.
Mais ce que j'aimerais dire, et qui me paraît fondamental est la chose suivante : soit on estime que la psychiatrie en France n'est QUE (ou avant tout) une forme de punition, de répression des individus, soit on admet qu'elle a son utilité et a vocation en premier lieu d'aider les gens à sortir d'un état psychique difficile(et qui les met en danger ou met en danger leurs proches dans le cas des HDT).
Parce qu'à lire les commentaires des 3 ex-patients que vous êtes, comme moi-même, je peux me dire qu'il faudrait fermer tous les services de psychiatrie de France et de Navarre. Mais pour les remplacer par quoi ?
J'ai été hospitalisé à plusieurs reprises en 20 ans, dont 3 fois en HDT. Je subissais des crises de psychose, hallucinations, bouffées délirantes etc…
J'ai totalement foutu la trouille à mes proches à chaque fois, vous vous en doutez bien. J'ai été en cellule d'isolement, ligoté sur mon lit pendant 24h il y a un an. Il manquait de personnels : particulièrement le psychiatre qui travaillait sur je ne sais combien de services et n'a pu me rencontrer qu'au bout de 5 jours.
L'isolement était dur, très dur. Les doses de Risperdal aussi. Mais au final, j'ai pu sortir après une seule semaine dans cet HP. Je voulais sortir, comme tout le monde, et le psychiatre ne voulait pas me laisser sortir, il estimait que c'était prématuré. Il avait certainement raison vu la crise que je m'étais tapée. C'est le tiers (ma compagne) qui a validé "la demande de sortie à la demande d'un tiers", contre l'avis du médecin mais qui n'a pas jugé bon de faire opposition.
Ce que je retire de ces expériences est qu'à chaque fois l'hospitalisation, malgré sa violence, m'a sauvé la vie et a empêché que je n'aille trop loin dans mes délires et ne mette en péril ma relation aux proches, c'est à dire tout ce qui maintient un individu en lien avec le monde.
Je me serais certainement suicidé. Ou bien j'aurais mis en danger des personnes. En tout cas, je sais que d'avoir été mis à l'abri a été salvateur. Les médicaments m'ont permis de redescendre. Ensuite, une fois sorti, j'ai fait ce que je voulais, personne n'est venu me dire de prendre de force du Risperdal.
(Parce que le juge que vous défendez, lui, il ne connaît rien au soin psychique, il ne s'intéresse pas à ces problèmes. Vous ne croyez quand même pas que les Juges sont tous des "Défenseurs de toutes les Libertés" quand même ? Et la peur, l'incompréhension face à la psychose, les juges ils vont gérer ça comment au bout de 15 jours d'HDT ? Et s'ils ne suivent pas les préconisations des médecins ? Les médecins ont quand même un jugement sur votre cas, ils cherchent (pour la majorité) à faire leur boulot, non ?)
Les gens qui travaillent dans cet HP n'étaient ni des monstres ni des anges. Certains étaient très attentionnés, d'autres sans beaucoup d'attention visible. Mais ils avaient tous l'air très fatigués. Le psychiatre particulièrement. L'air dépassé, débordé, pris dans une tourmente professionnelle. A chaque hospitalisation à la demande d'un tiers (2 de + de 3 semaines), je suis ressorti avec la forte intention de ne pas retourner dans ces lieux. Mais ces hospitalisations m'ont permis de sortir du délire.
Pour conclure, je crois que globaliser les choses, les réduire, est dangereux et fait le jeu de ceux qui aimeraient bien mettre la main sur la psychiatrie, les politiques en l'occurrence. Je préfère 100 fois avoir à faire à un médecin psychiatre seul qu'à un juge, c'est une certitude. En HP je n'étais pas en prison. Si un juge vient au bout de 15 jours mettre son nez dans mon hospitalisation, je suis quoi au juste ? Un criminel ?
Il faut quand même essayer de regarder les choses en face et ne pas s'emballer dans le n'importe quoi sans réfléchir. Décrire la France des HP comme un grand Goulag est très sincèrement ridicule. Estimer que la majorité des HDT sont arbitraires est absurde. Comme si les personnes délirantes allaient reconnaître en arrivant en crise qu'elles avaient besoin d'être bouclées en soins ! Vous ne pensez quand même pas que j'ai accepté ma dernière HDT tranquillement ? Mon délire me faisait dire que c'était un complot, que c'était arbitraire. Il m'a fallu les 7 jours de médicaments pour comprendre que j'étais "parti". Et au final j'ai remercié ma compagne qui était excessivement mal d'avoir demandé l'HDT. Sans elle, je serais soit en prison, soit mort.
Maintenant, je pense qu'il faut regarder ce que signifient les prises de position des membres des 39 et qui sont réfléchies et ne passent pas par une réaction spontanée ou épdermique : je suis convaincu que ce qu'il se trame est une obligation des soins en ambulatoire. C'est à dire que dans mon cas je serais encore aujourd'hui avec l'obligation d'aller pointer à l'hôpital pour prendre du Risperdal. Ce qui va finir par survenir. Avec l'aval des juges…
Laissez les spécialistes du juridique aux prisons et aux délinquants ! Je ne suis pas, vous n'êtes pas des délinquants, mais des personnes en souffrance.
Demandez des moyens pour la psychiatrie, refusez que les politiques viennent stigmatiser les malades "schizophrènes" pour mieux prendre le contrôle de la "santé mentale" et enlever tout pouvoir de jugement aux médecins.
Ne vous laissez pas abuser par les belles paroles au vernis républicain, aux discours sur le droit, rappelez-vous qui est au Conseil Constitutionnel et qui nomme les membres du CC. Et pensez que les médecins, personnels de soins sont des personnes qui pour la plupart veulent aider. La stratégie de celui qui nous "dirige" est toujours la même : diviser. Dans ce cas là, apparemment, ça focntionne bien, une fois de plus. Désolant.
Patrick.
Bonjour, j'ai lu attentivement tous les commentaires sur cet article concernant l'intervention éventuelle d'un juge dans les HDT.
J'ai vu beaucoup de témoignages d'anciens patients et je désire témoigner en tant que tiers.
En effet, j'ai eu à signer une HDT en tant que tiers pour la personne qui vit avec moi, personne qui n'est autre que Patrick qui a témoigné ci dessus.
En proie à des bouffées délirantes à tendance paranoïaques et suicidaires et ce depuis de nombreux jours, j'ai dû me résoudre à passer par la case HDT au vu de son état et du danger potentiel qu'il représentait pour lui même et pour les autres. Etant soignante moi même, la décision fut terriblement difficile à prendre car je savais ce qu'était l'isolement et l'HP, pour l'avoir vécu du côté soignante. Il a fallu que la mise en danger soit concrète pour que je finisse par signaler ma demande d'HDT aux autorités compétentes. Ce n'était pas les premières crises que je partageais avec lui mais c'était la première fois que je sentais qu'il pouvait commettre un acte irréparable.
Le processus d'HDT est terriblement culpabilisant pour le tiers. On passe par de longs interrogatoires à la gendarmerie (4 heures d'interrogatoires où je me suis faite soupçonnée d'être moi même délirante et c'est grâce à la présence d'une amie que j'ai pu prouver ma bonne foi, puis l'arrivée à la maison, le tranport en ambulance, puis l'arrivée à l'hopital où en tant que tiers, on sent la situation s'échapper. J'ai dû lutter pour rester avec lui aux urgences, j'ai bataillé pour pouvoir l'accompagner jusqu'à la porte de la chambre d'isolement, puis ce fut une suite de papiers à signer sans beaucoup de temps pour réfléchir.
Une fois la porte de la chambre d'isolement refermée, le tiers est assailli par un flot de pensées contradictoires : le soulagement de savoir la personne en sécurité et la culpabilité d'avoir dû le priver de sa liberté; la certitude que c'est une mesure de protection et le doute de la validité des traitements administrés etc…
La semaine d'isolement fut aussi une lutte incessante pour rencontrer le psychiatre, faire parvenir des livres, des petits choses que je savais importantes, faire parvenir de quoi fumer. Deux fois par jour, je venais dans le service insister sur le fait que patrick avait un psychiatre référent qu'il fallait absolument joindre.
Puis au bout d'une semaine, sortie d'isolement et sortie potentielle de l'hp. Les psychiatres refusaient la sortie de mon compagnon mais j'ai insisté et signer les papiers de sortie contre leur volonté. Encore une fois une décision difficile à prendre, car comment savoir ce qui est le mieux pour la santé et l'équilibre de son compagnon en l'ayant vu quelques minutes dans un couloir déambulé, shooté par le risperdal et encore peu cohérent. J'ai finalement signé ces foutus papiers de sortie après une discussion assez difficile avec le psy.
Un an après, je ne regrette pas ce que j'ai fait et je sais au plus profond de moi même que j'ai protégé Patrick de son pire ennemi, c'est à dire de lui même. La case HP a été essentielle pour le faire redescendre. Le manque d'effectifs criant fait que le personnel est peu à même de s'occuper correctement des patients. C'est un fait que je constate tant qu'en tant que soignante qu'en tant que compagne de Patrick. Mais il est dans ces hôpitaux des êtres humains qui, malgré leur fatigue, leur usure professionnelle, montrent un réel souci des patients, et une réelle conscience professionnelle.
Ce témoignage n'a pas pour but de montrer à quel point l'HP est un lieu idyllique mais juste de montrer qu'il est un lieu de passage et de protection parfois obligatoire dans le parcours de vous patients.
En tant que compagne de Patrick, je ne pourrais pas vivre en me disant je n'ai rien fait, je l'ai laissé se mettre en danger, voire pire par lâcheté ou peur. Je ne pourrais pas continuer à survivre en pensant que contre toute éthique et contre toute humanité, je l'ai laissé aller jusqu'au bout de sa douleur sans faire un geste, quelque soit la conséquence de ce geste "privateur de liberté". Car douleur il y a dans les délires, une souffrance que nous sommes bien loin de concevoir, nous les "bien portants". Laisseriez vous souffrir vos proches d'un mal de dents ou d'une douleur physique sans proposer un médicament? non… alors pourquoi laisser souffrir une personne sous le prétexte que sa souffrance est psychique.
Que le mode de HDT ne soit pas l'apanacée, que l'HP manque de moyens et parfois par conséquent d'humanité, tout cela est un fait qu'on ne peut pas réfuter. Mais on ne peut pas nier le fait que ces passages sont parfois obligés, malheureusement obligés.
Le malade souffre, mais le tiers aussi. Les infirmières étaient étonnées de ma tenacité et de ma présence et m'avouaient qu'en général les tiers prenaient la fuite une fois l'internement prononcé car c'était une décision difficile à vivre. Ne croyez pas que le tiers prend cette décision à la légère et se débarrasse de son "malade psychique" comme cela en fermant les yeux et en se réjouissant, ce serait beaucoup trop simple.
Maintenant en ce qui concerne l'intervention éventuelle d'un juge. J'y suis en tant que soignante formellement opposée. En effet, le discours sécuritaire de certains de nos dirigeants, voudrait nous faire croire que le malade psychique est un tueur potentiel, un délinquant notoire. Accepter que le juge mette son nez dans les affaires du soin psychiatrique ne fait que cautionner cette thèse qui s'infiltre dans toutes les têtes des français moyens derrière leur poste de télévision. Si on fait intervenir un juge, c'est qu'on reconnaît que le malade psychique est un délinquant. Ce n'est pas le cas, c'est un être humain dont la souffrance prend un mode d'expression parfois dévastateur et il faut l'en protéger par le soin et non pas par la justice.
Cette décision gouvernementale est une décision dangereuse et qui va dans le sens de la judiciarisation de la société et de tout ce qui peut paraître "anormal", sachant que la norme se rétrécit de jour en jour. Cautionner un tel décret est à mon sens une manière de cautionner cette hyperjudiciarisation. La psychiatrie en est un maillon, mais également la protection de l'enfance, la délinquance des mineurs, la responsabilisation pénale des parents etc… Par un tel décret, on rétrécit encore un peu plus la normalité. Qui me dit que demain avoir des cheveux longs ne sera pas considéré comme hors norme et qu'on fera pas intervenir un juge? Certes je caricature mais pas tant que cela.
Dans la psychiatrie, il y a des êtres humains, des patients, des soignants et des tiers. C'est difficile et douloureux pour tous et ce n'est pas en stygmatisant une de ces catégories qu'on fera avancer les choses. On est des êtres humains, tous, et on fait avec notre dose de fragilité et de contradictions. Monter les médecins contre les malades n'est non seulement pas une solution mais en plus cela rentre exactement dans ce que notre gouvernement veut : nous diviser pour mieux régner, montrer l'ennemi pour oublier la réalité humaine.
Je concluerai en disant que l'hdt et les lois doivent être remises en question, que la psychiatrie a besoin d'être aidée, que les soignants sont en souffrance, que les patients sont dans des positions de plus en plus fragilisées et que ce n'est pas avec de tels décrets que les choses avanceront dans une éthique et une humanité.
Depuis quand un juge a eu à se positionner dans le soin, dans la souffrance? laissons cela aux personnes les plus à mêmes et les plus concernées. Le juge rend la justice et n'a rien à faire dans le domaine du soin.
«Quand on travaille pour des hommes, on en met un coup ; quand c'est pour des cons, on fait semblant.»
[ Alexandre Soljenitsyne ] – Extrait d’ Une journée d'Ivan Denissovitch
Patrick, je ne suis pas d'accord quand vous dites qu'on veut la fin de la psychiatrie, que vous mettez sur le même pied mes interventions et celle d'OEdipe la Chaise. Il me semble que je n'ai insulté personne et je ne crois pas avoir fait des généralités.
Simplement, je ne suis pas d'accord qaund on dit qu'une HSC n'est pas une privation de liberté. Et je connais plusieurs cas où les HSC étaient abusives, même si la personne était malade. Par exemple, une personne qui se présente d'elle-même à l'hôpital mais est quand même mise en HDT parce que son mari est médecin et connait le psychiatre. Un autre mis en HO pour une note de resto non payée. Et des privations de liberté, il y en a tout le temps: interdiction de téléphoner, ne pas pouvoir aller chez le dentiste alors qu'on a quasiment une rage de dents, ne pas pouvoir aller fumer une cigarette quand on veut, ne pas pouvoir disposer de ses affaires, se voir refuser son week-end de sortie au dernier moment parce que le psy a oublié de signer, etc… On ne va quand même pas me dire que le patient jouit de toute sa liberté dans ces cas-là? Que ce soit pour soigner, je veux bien l'admettre, mais c'est tout de même une privation de liberté.
Je ne suis pas pour la destruction de la psychiatrie, je l'ai dit de nombreuses fois, mais pour une meilleure psychiatrie. Et le fait est que si l'hôpital peut aider, il peut aussi faire du mal dans les conditions actuelles.
Quant à la judiciarisation, le droit des patients n'entraîne pas forcément l'obligation de soins et le fait d'être considéré comme un criminel, mais simplement le droit de contester une privation de liberté, quelle qu'en soit son but. En Belgique, les HSC passent par la justice, et il n'y a pas pour autant d'obligation de soins en ambulatoires. Le discours est même bien moins sécuritaire qu'en France. Si on excepte l'affaire de Pau, les crimes qui ont été commis par des schizophrènes n'étaient pas plus spectaculaires que ceux qui arrivent régulièrement, et pourtant les médias ont en fait toute une histoire. En Belgique, on a quand même un un schizophrène qui est rentré dans une crèche et a tué des bébés et une puericultrice. Je pense qu'on peut difficilement faire pire au niveau spectaculaire et horrible. Et pourtant, ce jour-là, quand France2 titrait "Un schizophrène comment un massacre dans une crèche" (ou quelque chose du genre, mais le premier mot était schizophrène), RTL, l'équivalent belge de TF1, n'évoquait la "possible schizophrénie" du tueur qu'après 20 minutes (j'ai compté). Et cela n'a donné lieu à aucun discours sécuritaire.
Pour moi, l'absence de justice pour enfermer les patients va au contraire avec l'obligation des soins en ambulatoires: pas de droits pour nous, si ce n'est celui d'être enfermé, à l'intérieur ou à l'extérieur.
Laurence, je ne vous assimilais pas à Monsieur œdipe de la chaise, j'aurais dû préciser que mes remarques sur l'agressivité lui étaient destinées.
Nous ne sommes pas d'accord, mais j'essaye de vous signifier simplement que vos raisonnements (et non pas votre volonté) peuvent mener à la destruction de la psychiatrie en France. Au profit d'un contrôle de la psychiatrie.
Vous remarquerez que nous n'avons pas le même gouvernement, ni les mêmes politiques de santé ici que dans votre pays. Ce que vous devez bien comprendre, c'est qu'ici c'est l'exception qui fait la règle, et par conséquence, très vite, la Loi. Ce n'est pas parce qu'il peut y avoir des dysfonctionnements dans les HSC qu'il faut pour autant sauter à pieds joints sur le phénomène et rentrer dans une spirale où les fondements mêmes du soin disparaissent : on fait rentrer un juge dans le soin parce qu'il y a eu quelques abus d'HSC, alors il y aura des bracelets électroniques pour les schizophrènes à cause de quelques meurtres de schizophrènes (en nombre égal que ceux de la population dite "normale").
C'est ainsi que cela fonctionne en France depuis quelques années.
Ce que je veux vous dire, c'est que pour un abus d'HSC (et des abus il y en a dans tous les domaines de la société, vous le savez), combien de personnes qui échappent au suicide en étant pris en charge en HP ? Que fait-on de la non-assistance à personne en danger ? Du devoir d'aider une personne en grande difficulté ? Parce que quelqu'un qui délire, on le laisse aller au bout de son délire plutôt que d'effectuer une HDT (pour son bien, c'est à dire pour lui permettre de sortir du délire )?
Je connais des personnes décédées parce que personne n'a voulu prendre ses responsabilités et demander une hospitalisation. Je préfère quelqu'un qui recouvre sa santé psychique et continue sa vie en gueulant sur les HDT plutôt qu'une personne morte ou folle à lier enfermée chez elle…
La privation de libertés a aussi des vertus, et j'en parle en toute connaissance de causes. Parce qu'elle oblige à regarder en face sa propre défaillance, son incapacité provisoire (je tiens au terme provisoire) à s'occuper de soi. Laisser croire à un "fou" en crise qu'il peut faire comme bon lui semble est d'une hypocrisie sans nom. Alors que certaines fois il y ait des abus de pouvoir, oui bien entendu, mais c'est humain, très humain. Et le juge ne sera pas là pour venir regarder si on vous autorise à fumer une cigarette ou qu'on ne vous laisse pas téléphoner.
Ce qu'il faut avant toute chose, ce sont des moyens humains, en HP, et surtout ensuite, à la sortie d'HP, pour aider les personnes à effectuer un vrai travail de soin psychothérapique.
Nous ne sommes pas en Belgique, croyez-moi. Et cette affaire de judiciariser la psychiatrie n'est pas faite pour aller dans le sens d'aider les patients, elle est là pour commencer à asseoir dans les esprits, et à termes dans la loi, une prise en charge juridique de la psychiatrie, donc du parcours de soins du malade.
Ce que le chef de l'état Français a annoncé en 2008 et qu'il mettra en œuvre, avec l'aide et l'appui des juges, bien entendu.
Ici la justice ne nous rassure pas, de plus elle est totalement débordée et ses moyens sont réduits à une peau de chagrin.
Le juge pourra demander votre sortie, et sursoir cette sortie à une obligations de soins, par exemple. Vous ne pensez pas ? Moi je pense que si.
Et là, je peux vous dire, vous regretterez d'avoir défendu bec et ongle l'entrée du juge d'instruction ou des libertés dans le système de soins Français.
Mais bien entendu je dois voir les choses de façon pessimiste, nous avons tellement de défenseurs des libertés au plus haut sommet de l'état…
P.S : Ma compagne a répondu en donnant son sentiment vu du côté du tiers. Je pense qu'on ne peut pas envisager les HSC uniquement par le regard des seuls malades. Il n'y a pas que nous alaise qui sommes en cause et affectés dans le cas d'une HSC. Ce serait trop simple.
OK.
De toute façon, je n'ai plus envie de rien défendre, je n'en vois pas l'intérêt. Je pleurerai dans mon coin quand un des mes amis sera en HO, seul et déprimé, et qu'on ne lui donnera même pas le droit d'appeler quelqu'un pour avoir le réconfort de parler à un ami. Parce que ce sera pour son bien, evidemment.
J'ai décidé de me tenir loin de la psychiatrie, pour moi c'est facile, je m'en suis sortie, pour mes amis c'est plus compliqué, mais puisque je ne sais pas ce qu'est mon bien, puisqu'eux non plus ne le savent pas, puisque notre parole n'a aucune valeur, je n'ai plus envie de parler. Ca n'a de toute façon aucun sens.
Dire que Sarkozy veut judiciariser la psychiatrie est un non sens absolu. Sarkozy se méfie de la justice et est en perpétuel conflit ouvert avec les juges bien qu'ancien avocat, d'affaire il est vrai et en affaire il en connait un rayon, mais je digresse. Voir les réaction de son copain de 30 ans, ministre de l'intérieur qui ne manque pas une occasion pour casser du juge. En fait il voudrait une justice coup de tampon sur les décisions de la police.
Les lois de Sarkozy ne sont pas du tout une judiciarisation de la psychiatrie, puisque les soins contraints ne font pas appel au juge mais au préfet et au médecin. Alors tout votre raisonnement ne tient pas. Ce que veux Sarkozy c'est imposer l'arbitraire de l'état, pas du tout la justice.
Vous dites que l'on peut déjà faire appel à la justice. Mais dans le cas du QCP qui nous occupe, tout papier et crayon a été refusé et il ne lui pas été possible de faire appel au juge. En plus ce cas n'est pas un cas isolé et avec les lois de Sarkozy où le préfet aura la haute main cela va devenir extrêmement grave.
Je ne vois pas le rapport entre votre expérience et votre déni de l'intervention de la justice. Vous semblez être étonné que la mise en HDT ne soit pas une simple formalité administrative. Pourtant moi tous les exemples que je connais il n'y a jamais eu interrogatoire devant des gendarmes, mais juste un accord entre gens du même monde. Il se trouve que c'était justifié dans ces cas, cela ne l'aurait pas été ça aurait été pareil, je puis vous l'assurer.
Il s'agit de charte des droits de l'homme, toute personne qui est privé de ses libertés à le droit à passer devant un juge. Ce n'est ni plus ni moins et pas la peine d'aller chercher de midi à quatorze heure.
Si vous me dites qu'on imposer le juge pour la sortie d'un malade, alors oui je trouverai cela choquant et inepte. Mais dans ce cas je tiens à vous signaler que c'est le préfet qui impose, pas le juge. Et je peux vous dire qu'entre le préfet et le juge, je choisie le juge les yeux fermés.
Pour l'instant c'est l'état et son représentant le préfet qui a la haute main sur la psychiatrie et c'est bien sur ce fait qu'il faut s'émouvoir et non pas sur l'intervention du juge. Je crois qu'il il y a erreur sur le combat.
Je remercie Patrick pour son témoignage. Une Ho ou une HDT c'est toujours une HO ou une HDT de trop. Et je pense surtout pour l'HO qu'elle est actuellement trop facile à mettre en place, tout comme le placement en isolement qui devrait faire l'objet d'une réflexion plus profonde chez les soignants. Mais quand on voit le fonctionnement de la justice, voire les chroniques des tribunaux de libération, je ne crois pas que le recours au juge apportera quoique ce soit au patient. Il s'en référera de toute façon au mieux au psychiatre expert qui rendra sa conclusion d'expert et le système sera clos. Je pense que utiliser la législation actuelle comme je l'ai fait en écrivant à l'hôpital ou à la commission est encore ce qu'il y a de mieux. Dans mon cas, cela m'a aidé à sortir du traumatisme de HDT qui aurait pu être évité à mon sens. En tout cas sur cette réflexion délicate, je crois que l'important est le maintien et le redéployement de la psychaitrie de secteur qui permet de limiter les HO (cela est prouvé statistiquement). Pourquoi nous acculer au moment où tout bascule alors que bien souvent le maintien du lien avec des structures ouvertes permet de continuer ? Et non, trois fois non à l'ambulatoire coercitif, ainsi qu'au fichage des psychotiques.
"J'ai décidé de me tenir loin de la psychiatrie…mais puisque je ne sais pas ce qu'est mon bien, puisqu'eux non plus ne le savent pas, puisque notre parole n'a aucune valeur, je n'ai plus envie de parler".
Procédé rhétorique classique : vous me faites dire ce que je n'ai pas dit et vous fermez la discussion. Je me tiens moi aussi loi de la psychiatrie, et ce n'est pas avec des procédés binaires que l'on évitera ce qui est train de se mettre en place. La victimisation est un peu facile, parce que lancer que "votre parole n'a aucune valeur", alors que personne n'a jamais dit ça, voyez-vous, c'est un peu court en termes d'arguments. Je vous signale que vous et vos amis n'ont pas le monopole d'avoir été ou d'être encore en HSC.
Maintenant, il faut m'expliquer pourquoi vous ne faites pas appliquer la loi : " sortie sur décision judiciaire : le pouvoir judiciaire peut s'exercer après une requête de la personne placée en HDT, ou de son tuteur ou curateur, ou de son conjoint (ou concubin), ou du tiers qui a demandé l'hospitalisation, ou encore à la requête du procureur, ou enfin par le président du tribunal de grande instance qui peut s'auto-saisir s'il a été alerté par une personne intéressée par la situation du patient hospitalisé."
Vous pouvez saisir le président du tribunal de grande instance pour vos amis. Pourquoi ne le faites-vous pas ?
Vous militez pour un juge automatique au bout de 15 jours alors que la loi prévoit que toute personne concernée par un internement jugé arbitraire peut saisir la justice et vous ne le faites pas ?
Le fond du sujet est écrit dans le communiqué, il faut lire attentivement : "C’est en ce sens que nous refusons de faire des moments exceptionnels de la contrainte le noyau organisateur de la psychiatrie. Le recours judiciaire doit être du côté des patients et non du côté d’un perfectionnisme procédural qui ne ferait que déplacer la question de la folie vers une vérité judiciaire de son traitement. "
Cette phrase ma paraît centrale. Mais il faut sortir du syndrome de la pensée binaire actuelle avec les gentils et les méchants.
Parce que là, lire qu'il y aurait les pauvres malades innocents enfermés contre leur gré et les vilains méchants psychiatres vicieux qui les maintiennent enfermés avec le gentil juge qui viendra sauver les gentils patients innocents, franchement…
J'arrête là : moi aussi je fatigue.
Surtout quand il n'y a pas de possibilité de discuter.
Bien à vous.
Patrick.
P.S : Oedipe de la chaise : bien entendu la majorité des patients hospitalisés en psychiatrie n'ont aucuns problèmes, et les hôpitaux en question sont en réalité des camps staliniens dirigés par des médecins psychiatres crypto-trotskyste rouges-bruns et bourgeois. Ces médecins sont vicieux et n'entendent rien, et surtout ils veulent conserver les patients dans les murs parce qu'ils ont trop de place en HP, c'est bien connu…
Je vous fais part d'une expérience dont vous modifiez les propos et que vous déformez. Je ne me suis pas étonnée que l'hdt ne soit pas une simple formalité administrative. Quant à l'interrogatoire, je l'ai vécu et ne l'invente pas. Je ne sais pas ce que veut dire vos mots "les gens du même monde" mais j'en conclue que je ne faisais partie du même monde.
Quant à la judiciarisation de la société, elle existe bel et bien, mais vous semblez l'ignorer. Allez donc voir ce que les lois de la protection de l'enfance de 45 sont devenues, je vous invite également à aller consulter les modifications essentielles de la justice ces dernières années.
Enfin je vous livre les quelques mots qui suivent par rapport à l'intervention du juge, c'est bel et bien un juge qui intervient.
A l’avenir, cette hospitalisation sous contrainte ne pourra pas être prolongée au-delà de 15 jours sans l’intervention systématique d’un juge qui validera ou non la décision du placement en HDT.
Voilà, sur ce, je quitte le débat, l'échange paraissant un peu difficile.
Ca n'a rien d'un procédé rhétorique, et je ne me fais pas passer pour une victime, je n'ai pas dit que les autres avaient dit que ma parole n'avait pas de valeur. C'est moi qui l'ai dit.
C'est ce que je pense, c'est tout. Je crois que ce que je fais, mon blog, laisser des messages ici, écrire un livre avec un infirmier, n'a pas de sens parce que je crois que ça ne sert à rien.
Comma vous dites, il y a des abus et c'est humain. Donc je me dit que le mieux est de se dire, comme le font la plupart des gens, "c'est comme ça et ça ne me concerne pas".
Vous trouvez ça facile, tant mieux pour vous. Moi je trouve ça dur, parce que j'ai perdu tout espoir en l'humanité, tout espoir en une amlioration quelconque, et je me trouve pathetique de me battre contre des moulins à vent. Je trouve que finalement tout ça n'a aucun sens, je trouve même que la vie n'a aucun sens. Et c'est du même mon droit de dire que ce que je fais n'a pas de sens sans être accusée d'en rendre les autres responsables.
Si vous pensez que c'est facile et que c'est de la rhétorique, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise.
Je veux me tenir loin de la psychiatrie parce que toutes ces histoire me détruisent. Mais m'en tenir loin me fait autant de mal, parce que c'est signer mon désespoir en l'humanité.
Je ne me fais pas passer pour une victime, c'est un constat sur mon parcours, c'est tout. Et je ne vous demande pas de compassion, mais vous n'êtes pas obligé non plus de me dire que de se rendre malade pour ça est facile et purement rhétorique. Mais c'est vrai, c'est une raison de plus pour arrêter toutes ces conneries auxquelles je perds mon temps et ma santé.
"Si vous me dites qu'on imposer le juge pour la sortie d'un malade, alors oui je trouverai cela choquant et inepte. Mais dans ce cas je tiens à vous signaler que c'est le préfet qui impose, pas le juge. Et je peux vous dire qu'entre le préfet et le juge, je choisie le juge les yeux fermés.
Pour l'instant c'est l'état et son représentant le préfet qui a la haute main sur la psychiatrie et c'est bien sur ce fait qu'il faut s'émouvoir et non pas sur l'intervention du juge. Je crois qu'il il y a erreur sur le combat."
Il y a surtout erreur de compréhension de votre part sur la décision du Conseil Constitutionnel : Les HO passent par le préfet et le conseil n'a rendu aucune décision sur les HO
Les HDT passent par les médecins actuellement, et le CC veut obliger à faire intervenir un JUGE au bout de 15 jours pour les HDT.
Mais comme le disait plus haut dogmatitille : "Mais quand on voit le fonctionnement de la justice, voire les chroniques des tribunaux de libération, je ne crois pas que le recours au juge apportera quoique ce soit au patient. Il s'en référera de toute façon au mieux au psychiatre expert qui rendra sa conclusion d'expert et le système sera clos"
Sauf qu'en plus de ne rien changer fondamentalement, il y aura, pour la première fois judiciarisation de la psychiatrie. Et penser que "comme le chef de l'état n'aime pas les juges (sic) et que donc par conséquence amener un juge dans l'hospitalisation c'est bien"…on est là dans un raisonnement faible, et je reste poli.
Le chef de l'état judiciarise absolument tout ce qui peut l'être : loi sur les jeunes en bande, loi sur les étrangers, lois sur le voile, etc, etc…
Qui fait appliquer la loi, à votre avis ?
Au passage, le juge serait remplacé par un procureur selon les souhaits présidentiels. Donc le super juge au bout de 15 jours d'HDT, ce serait un procureur de la république, c'est à dire un magistrat nommé par le ministre de la justice, donc ce sera…l'état. La différence avec un préfet ?
Raisonner avec : HDT=privation de liberté et que donc privation de liberté=juge relève d'une compréhension du système très très limitée.
Parce que ces raisonnements donnent aussi : schizophrènes = potentiellement dangereux
potentiellement dangereux=criminel potentiel
criminel potentiel=justice
On fait aussi : malade mental=potentiellement dangereux
potentiellement dangereux=obligations de soins
obligations de soins=contrôle
contrôle=justice
Enfin bon. Arrêtons là.
Ca devient crevant.
A l’avenir, cette hospitalisation sous contrainte ne pourra pas être prolongée au-delà de 15 jours sans l’intervention systématique d’un juge qui validera ou non la décision du placement en HDT.
ET bien oui c'est la transcription de la CEDH, rien que de très normal.
Comme un très grand nombre de personne, on s'imagine que justice est quelque chose de moral, philosophique. Pas du tout, justice c'est l'application des lois. ET les lois, qui les font ? Les députés, ainsi quand vous mettez votre bulletin de vote pour élire un député, vous décidez quel type de justice vous aurez. Ainsi on a une chambre UMP de godillot et on a les lois qui vont avec. Que voulez vous que je vous dise. Si ce n'est que je n'ai jamais voté UMP. Et que comme vous je me désole des lois qui sont votés par ce parlement. Vous pouvez aussi citer la Lopsi 2 comme loi scélérate. Mais qu'y puis-je?
Pour ce qui est déformer vos dire, non juste dire ce que cela m'a inspiré, vous rectifiez, et bien pour moi cela va mieux en le disant clairement.
Ecoutez, je suis étonné comme vous l'être de cette discussion et de cet incompréhension. Mais que faire ?
Ouh là là, patrick, c'est quoi ce discours ?
"comme le chef de l'état n'aime pas les juges (sic) et que donc par conséquence amener un juge dans l'hospitalisation c'est bien"
Où avez vous trouvé cela ? on peut savoir ? Je disait que c'était faux de dire que Sarkopzy veut une judiciarisation et absurde, un point c'est tout.
"Le chef de l'état judiciarise absolument tout ce qui peut l'être : loi sur les jeunes en bande, loi sur les étrangers, lois sur le voile, etc, etc…"
Entièrement d'accord et j'ai déjà répondu à cela.
"Qui fait appliquer la loi, à votre avis ?"
La justice, et elle est là pour cela, mais ce n'est pas elle qui vote les lois. On ne peut pas lui reprocher d'appliquer les lois, où alors chiche, on fait l'anarchie, d'accord?
"Au passage, le juge serait remplacé par un procureur selon les souhaits présidentiels"
Oui là vous êtes en retard d'une guerre, deux arrêts de la CEDH rendent impossible ce souhait comme vous dîtes. La réforme a été officiellement enterrée. Mais avec Sarkozy il faut en effet rester extrêmement vigilant.
Oui alors là vous me faite sourire avec vos déductions à l'emporte pièce mais je pense que d'autres riront moins.
Maintenant des reproches on peut en faire et je vais vous aider puisque vous êtes en peine :
La justice étant débordée encore plus que la psychiatrie, si, si c'est possible, il va se passer que l'on va être obligé de relâcher un malade en crise parce que la justice n'aura pas pu statuer au bout des quinze jours, et que celui ci aura agressé pendant cette relâche un quidam. Comme on l'a vu avec des détenus de droit communs (voir le cas dit du "chinois").
On imagine quelle seront les réactions, non pas que la justice n'a pas de moyen, mais qu'il faut enfermer sans se poser de question tel que vous le désirez.
Vous savez je lis régulièrement le blog sur la justice de Maitre Eolas, alors je commence à en connaitre un rayon sur les à priori français sur les droits du citoyen. Je ne peux que m'en désoler
Une justice débordée signifie aussi des dossiers vus à la va vite et des décisions arbitraires sans réelle connaissance des tenants et des aboutissants.
Nous avons vu cela récemment dans les tribunaux pour enfants : des mineurs mis en garde à vue lors de manif puis jugés dès le lendemain et qui sont sortis de leur jugement avec des mois de prisons avec sursis et fermes pour certains pour des prétendus jets de pierre ou de canettes qui sont dans la plupart des cas faux. Cela s'appelle de la justice expéditive et c'est de plus en plus fréquent par manque de moyens, de temps et d'argent.
La surcharge des tribunaux signifient malheureusement souvent juges débordés, noyés, épuisés et se débarrassant des dossiers comme ils le peuvent…
La surcharge des tribunaux signifient aussi actuellement des centaines de personnes majeures gardées préventivement en prison, en attente de leur procès qui n'arrive pas, pour des faits qui ne sont pas encore jugés. C'est ainsi que des innocents passent des mois voire des années en prison (voir le documentaire "prisons, la honte de la république")
Tout cela ne fait que faire craindre que les malades psychiques se retrouvent enterrés dans des Hp en attente d'une décision judiciaire ou que d'autres aient le droit de sortir mais avec des bracelets électroniques ou des contrôles judiciaires, ce qui évidemment rejoint le grand rêve de notre président.
Que vous ayez censuré la dernière réaction d'Oedipe la chaise, je veux bien le comprendre, en effet il peut y avoir matière à diffamation. J'ai eu le temps de la lire et j'en suis content, car elle explique tout le discours d'Oedipe et on comprend mieux ce qui apparaissait comme des outrances. A sa place j'aurais le même discours.
Par contre vous avez aussi censuré sa réaction précédente sur les experts psychiatriques et là je ne comprends plus. Tout cela est en train de tourner vinaigre. C'est dommage. Puisqu'elle montrait que les experts psychiatriques étaient pas si mal que ça et qu'il en était même content après avoir subit trois expertises psychiatriques, puisqu'on a essayé de le faire passer pour fou pour étouffer une affaire qu'il dénonçait. D'où son surnom de Soljenitsyne de gauche. Difficile après cela de rester zen.
Si à l’instauration de juges d’application des soins !
25 décembre 2010 .Si le malade mental a demandé de sortie volontaire, ou si le patient ne veut pas entrer à l'hôpital, et le psychiatre de garde l´ admis, est une grave privation de liberté, et précise une injonction visant à protéger leurs droits.
En Espagne, le psychiatre a un maximum de 24 heures pour envoyer devant les tribunaux civils, un rapport médical indiquant que le patient est admis à l'hôpital contre leur volonté, ou tout simplement faire un dépôt ou un traitement psychiatrique involontaire, contre la volonté du malade mental.
Ensuite, le juge, le coroner et le greffier, a rendu visite au patient à l'hôpital, demandez et d'écouter leurs plaintes, ils apprécient la gravité et la nécessité or not du traitement involontaire. Ensuite, le juge décide s'il a été saisi doit garder contre leur volonté. Délivrance d'un bref de «admission» à l'obligation d'aviser le médecin à la cour. Cette mesure n'est jamais, en tout cas, le début d'un dossier d'incapacité civile de la personne. Il est reconnu que tout dossier médical, psychiatrique, a fait contre la volonté expresse du patient, est une privation de liberté, et doivent donc être protégées par le juge. Le juge et le coroner, après avoir entendu le patient, peut délivrer un rapport indiquant que le placement d'office n´est pas justifiée dans ce cas, le psychiatre doit donner décharge immédiate.
Je suis surpris que sa posture. Vous avez dit que le psychiatre peut hospitaliser un patient contre son liberté dans une unité de soins actifs, pouvant vous obliger à subir un traitement médical, et que le juge n'intervient pas dans son cas, et que ce n'est pas une privation de liberté, … Je ne comprends pas. Pensez s'il vous plaît, un traitement involontaire ou le refus de la décharge est une violation de la liberté individuelle de base, et le restera même si aucun juge concerné. Je puise dans mon expérience, et de la profession, je suis un amant de la psychiatrie classique, de la psychopathologie et de la phénoménologie, j'ai 50 ans et travaillant dans une unité psychiatrique aiguë, l'hôpital Miguel Servet à Saragosse. Dans mon travail, je suis très attentive à toute expérience de garde qui s’exerce sur nos patients.
Le débat est lancé mais les événements "font plus vite" ; il ne s'agit pas de se battre entre soignants sur des positions différentes mais bien de rester soudés devant la mise en place d'une répression à la ressemblance totalitaire de certains pays.
Le goulag psychiatrique que nous propose le régime sarkosyste peut décridibiliser l'action même de la psychiatrie qui sera vécue comme un vecteur manichéen et non plus comme un lieu de soins, d'accompagnement et de thérapeutique.
L'Etat actuel amène à un retour complet sur les positions humanistes depuis les années anti-psychiatrie ; les placements sont abusifs d'autant plus quand ils ont pour motifs des raisons autre que celles de l'état mental d'une personne. Et n'en soyons pas dupes ; le mouvement étatique contre les libertés individuelles en France, marqué par des passages à l'acte (roms par exemple) est à la vigilance de l'Europe.
L'ère ressemble étrangement aux Années 1933, prémisses mussolinienne et hitlérienne. Des enjeux de pouvoir sont à l'oeuvre mais certainement remis entre les mains d'une pathologie existante ayant été mis en situation de gouvernance.
Les soignants doivent réaliser, comprendre, réfléchir et s'allier contre….., vous allez être instrumen-talisés. Refusez au nom du droit humain de "collaborer" à ce qui se met en place, pour vous-mêmes et pour les individus dont vous pouvez avoir la charge.
Je rappelle et je m'en excuse auprès des médecins-psychiatres intègres, honnêtes et sérieux que des psychiatres ont de tout temps participé à des actions aliénistes honteuses, sinon eugénistes.
Chacun de sa place, de son statut, de sa fonction, "et en son âme et conscience" doit devenir un résistant………………………….. agir, être acteur……………………..
J. Lacan : "tenir son désir et le porter ; faire son devoir au delà de son propre plaisir" – Ethique de la psychanalyse
Mylène Hadelin
Art-thérapeute http://www.mylene-hadelin.com
EXTRAIT DU SITE
DU GROUPE INFORMATION ASILES< (http://www.groupeinfoasiles.org)
Moscou-sur-Seine, le 27 décembre 2010,
Cher(e)s ami(e)s,
Je vous communique ci-dessous un extrait du site du GIA :
Par la voix de son avocat, Maître Corinne VAILLANT, devant le Conseil Constitutionnel, le GIA, dans le cadre d’une QPC (Question Prioritaire de Constitutionalité), a fait valoir ses arguments pour faire reconnaître l’inconstitutionnalité et l’abrogation de la loi du 27 juin 1990 et la nécessité de l’intervention obligatoire d’un Juge judiciaire avant toute décision d’hospitalisation sous contrainte.
La vidéo de cette intervention peut être vue sur le site du Conseil Constitutionnel : http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/decisions/video/audience.50569.html N° QPC 2010-71
Je me tiens à votre disposition soit à mes méls : oedipelachaise@sfr.fr, schizoreflexions@gmail.com, soit sur mon blog SCHIZORÉFLEXIONS à l’adresse : http://schizo-comprendre-temoigner-discuter.blogspot.com, pour répondre à toute question que vous me poseriez, dans la mesure de mes compétences.
Œdipe LA CHAISE
« SOLJENITSYNE DE GAUCHE »
Militant du GIA de 1989 à 2003
Membre bienfaiteur du GIA depuis 2010
Alors là je suis relativement abasourdi par la transparence du conseil constitutionnel. On a une vidéo des interventions des avocats de la demande de QPC et du représentant de l'état qui défend lui la constitutionnalité de la loi. La. décision est par contre un peu indigeste.
Vraiment intéressant tout est dit, il n'y a rien à ajouter. Merci à Oedipe La Chaise pour ce lien d'un très grand intérêt.
Vraiment je suis très déçu des ces censures à l'encontre d'Oedipe La Chaise, surtout que sa dernière réaction était très retenue. Puisqu'il en est ainsi je conseil à toutes les personnes qui liront ces commentaires d'aller faire un tour sur le site du GIA (Groupe information Asiles) et surtout les témoignages, il verront que les internements abusifs ne sont pas une vue de l'esprit et que cela peut arriver à tout le monde :
http://www.groupeinfoasiles.org/allfiles%20accueil%20dossiers/temoignages/accueil%20temoignages.htm
Il faut savoir aussi que 15 jours avant de passer devant un juge cela laisse le temps au psychiatre de largement vous légumiser pour que votre passage devant le juge soit un échec. Il faut tout faire pour refuser ou faire semblant de prendre leur médicament.
Il semblerait que les psychiatre ne soit plus que des distributeurs de médicaments, bref les obligés des labos pharmaceutiques
Vous pensez vraiment Behemote que les choses sont aussi simples et complotistes que ça ? Refuser de prendre les médicaments ? Les psychiatres obligés des labos pharmaceutiques ?
Les médicaments ne sont la que pour légumiser les gens ? Mais quel est l'intérêt de légumiser les gens, les conserver à l'hôpital ? Pour que les labos vendent plus de médicaments ?
J'ai vraiment du mal à me faire à ces effets de loupe internet ou n'importe quel sujet est grossi à l'envi pour devenir, via quelques vidéos, une vingtaine de témoignages, un scénario de film américain.
Mais c'est certain : il est plus simple de décrire l'état de la psychiatrie et des hospitalisations en dix lignes avec des théories du complot que de réfléchir, se documenter et traiter le sujet dans toute sa complexité.
Personne ne nie qu'il y ait des internements abusifs, de là à en faire une théorie générale et mettre tout un secteur et une profession dans un rôle unique, franchement…
"Il semblerait que les psychiatre ne soit plus que des distributeurs de médicaments, bref les obligés des labos pharmaceutiques"
"Il semblerait que les chauffeurs routiers soient des trafiquants de drogue travaillant pour les cartels depuis que plusieurs d'entre eux ont été arrêtés transportant de la drogue".
Et oui, j'en suis venu à ce raisonnement simpliste, quand je vois un site qui soit disant affiche une charte édifiante dans le bon sens du terme de la psychiatrie et qui, quand on parle de mettre un juge pour vérifier que tout se passe ainsi, alors on pousse des hauts cris.
Franchement je suis abasourdi par ces articles qui sont en contradiction avec tout le reste que j'en suis à me demander ce que cela cache.
Alors je retire en effet cette phrase dites sous le coup de l'énervement:
"Il semblerait que les psychiatres ne soient plus que des distributeurs de médicaments, bref les obligés des labos pharmaceutiques"
Mais je suis content de voir qu'enfin, vous ne nier pas qu'il y ait des internements abusifs, et bien les juges ne sont là que pour cela. Et je le répète encore, pour ne pas avoir tord il est à craindre avec ce délai de 15 jours que tous les internés contraints soient légumisés pour ne pas avoir d'ennuis avec le juge. Et ça je le maintiens.
Je tiens à dire aussi que le groupe information asile est une organisation sérieuse qui a soutenu la QPC et que ce qu'il y a d'affiché sur son site est digne de confiance. Une vingtaine de scénario, ce n'est pas rien, tout de même d'autant plus que ce ne sont que les "scénario" connus par le GIA. Quand on voit qu'un interné contraint a attendu 20 ans pour pouvoir s'en sortir, ça laisse penser qu'il y en a bien d'autres. Ce n'est pas le cas isolé du à la malchance.
Un peu de nuances. Je n'ai pas lu des hauts cris contre l'intervention d'un juge dans ce communiqué :
"Qu'une personne ainsi placée considère qu'on la prive de liberté c'est son droit le plus strict, et elle doit pouvoir obtenir un droit de recours juridictionnel qui doit lui être offert quel que soit son état, et cela, sans délai, c'est un principe de séparation du soin et du droit qui ne doit souffrir aucune exception.
Nous ne pouvons qu'être inquiets par la prise en compte dans nos démocraties de la question posée par l'accueil et les soins à dispenser auprès des personnes présentant des troubles mentaux quand nous constatons que ces derniers sont essentiellement proposés à la discussion sous l'angle sécuritaire ou judiciaire.
Ces nuances vous ont-elles échappées, ou bien n'y a-t-il qu'une seule et unique façon de penser, celle du GIA ? Il y a une grande naïveté dans la croyance qu'un juge rendra aux patients des libertés perdues, une très grande naïveté.
Le communiqué dit aussi cela :
"Le recours judiciaire doit être du côté des patients et non du côté d’un perfectionnisme procédural qui ne ferait que déplacer la question de la folie vers une vérité judiciaire de son traitement.
C’est en ce sens que nous refusons de voir les pratiques soignantes organisées sous le modèle de l’enquête judiciaire et de la peine. La folie n’est pas en soi un délit ou un crime."
Le communiqué ne rejète en aucune manière la possibilité pour les patients de recourir à un juge. Ce que vous vous obstinez à ne pas comprendre c'est que vos cris de victoire vous seront rendus à grands coups de fichiers judiciaires des patients, de procédures de contrôles des sorties par des personnes totalement ignorantes de la psychiatrie (les juges) et au final, de bracelets électroniques pour des sorties d'essais, bracelets avides par un juge des…libertés.
Ce que le chef de l'état a déjà annoncé et compte bien faire. Et ce n'est pas parce que c'est une patiente qui a porté plainte et que le CC a conclu par cette décision que c'est une avancée pour les libertés, ce serait bien trop simple. La patiente aurait pu saisir un juge sans tout ça, mais vous ne voulez pas l'entendre. Il n'y a pas d'un côté les gentils défenseurs des libertés et de l'autres les ignobles inconscients qui veulent laisser les patients enfermés contre leur gré.
Je veux juste vous dire que "les juges ne sont là que pour cela" (sortir les internés contraints) est une phrase qui m'abasourdit moi aussi. Comment pouvez croire ça ? Quelles garanties avez-vous pour penser que le juges vont faire "sortir les internés contraints" ?
C'est stupéfiant tout ça. Totalement stupéfiant. Quant à croire que le collectif cache quelque chose uniquement parce qu'ils n'approuvent pas la décision du CC…là aussi, c'est un peu court, non ? Lisez les autres articles, sortez de votre raisonnement binaire et orienté dans un unique sens. Je ne nie pas les abus, ni la nécessité de pouvoir recourir à un juge, mais je conteste la vision d'une psychiatrie totalement perverse qui internerait à tour de bras des pauvres gens sans problèmes et les retiendraient contre leur gré. Ca c'est une vision délirante. Et je sais ce qu'est délirer. Comme être en HDT.
Salutations.
pffffffff faut-il répéter indéfiniment les mêmes choses?
La personne qui a fait posé la QPC n'a pas pu obtenir le recours à un juge, car on ne le lui a passé laissé la possibilité, on l'a même empêcher de cela. Et c'est très souvent ce qu'il se passe. C'est pour cela qu'elle demandé à ce que le juge soit systématiquement présent.
C'est pour cela aussi que le GIA demandait que le passage devant le juge se fasse avant le passage devant le psychiatre, car après c'est déjà trop tard. La personne devant un internement abusif perd ses moyens, s'énerve, n'a qu'une idée en tête sortir. Le psychiatre lui que fait-il devant cela, camisole chimique et on en parle plus. Quand le juge va arriver 15 jours plus tard il aura devant lui un légume. Voilà ce qu'il va se passer. Lisait les récits vécus c'est exactement ce que je décris.
Je sais que mon ex femme, face à son agitation la seule chose qu'on a su lui donnait ce sont des médicaments et tellement de médicaments qu'elle en a fait une overdose, perdant tout jugement. J'ai vraiment eu la trouille. Heureusement elle a retrouvé ses facultés mais cela a été moins une. Et la seule raison c'est qu'elle dérangeait sans cesse, infirmières et psychiatres avec ses questions. Exactement comme quelqu'un qui aurait été interné sans raison. Alors vous voyez vous avez beau grossir le trait, jouer les vierges effarouchées, ça ne prends pas.
Maintenant dites moi qu'il en ainsi parce que la psychiatrie n'a pas les moyens, alors je suis de tout coeur avec vous. Mais en attendant la psychiatrie c'est une machine qui n'a plus le temps et qui broie beaucoup de gens sur son passage.
Je vous retourne votre compliment, ce n'est pas parce que vous avez eu une HDT heureuse qu'il en est toujours ainsi.
Je n'en ai pas eu une, mais 3 de HDT, sans compter d'autres hospitalisations libres celles-ci.
Mais donc en suivant votre raisonnement, laissons la psychiatrie aux juges. Mais oui, ben entendu ! Suis-je bête ! Des juges vont décider de la nécessité d'une hospitalisation, c'est tout à fait logique, ils ont les compétences, le temps de le faire. Mais à quoi vont donc servir les psychiatres ? Ah, oui, je suis une vierge effarouchée qui grossit le trait, j'oubliais : ils vont travailler sous les ordres du juge. Comme ça il n'y aura plus de problèmes d'abus ni quoi que ce soit. Les juges vont surveiller les psychiatres.
En plus de grossir le trait et d'être une vierge effarouchée, je dois être un peu con. Je n'y avais pas pensé, moi qui ai eu une "HDT heureuse" (sic). Sur les moyens, si vous aviez lu mon témoignage attentivement vous auriez lu que le manque de moyens était au cœur du problème, j'en parlais. Mais on ne it que ce qu'on veut. Comme pour le communiqué et le sens qu'il a, vous ne répondez pas.
Franchement, je ne sais même pas pourquoi je discute, je ne dois pas avoir le niveau requis pour suivre, vous m'en voyez désolé. Je vis dans un monde d'HDT heureuses. Et ne soyez pas de tout cœur avec moi, ce n'est pas la peine, vous parlez de quelque chose qui vous échappe : l'internement est toujours abusif. Personne n'accepte d'être interné. Vous ne comprenez donc pas ?
Bon allez, bon vent. Ca suffit comme ça. Il y a une limite à l'indécence.
Je pense qu'il vaut mieux arrêter là. Continuez donc à militer pour avoir des juges à tous les étages, vous verrez bien le résultat. Et puis tant qu'on y est, demandez aussi la fermeture des hôpitaux : ils ne servent qu'à légumiser les gens.
Il faut deux certificats médicaux pour justifier une HDT initiale .
Pas la peine d'être psychiatre ; il suffit d'être thèsé et inscrit à l'ordre des médecins .
Place aux jeunes !
Au fait, que pense l'ordre des médecins de ces sujets ?….
Et oui vous grossissez le trait encore et encore. Les juges ne vont pas décider, il vont VERIFIER ce qui est tout à fait différent. J'en dirais pas plus ça me parait suffisant pour éclairer tout le reste.
Je vais aussi mettre les chose au point sur Sarkozy et la judiciarisation. Jamais Sarkozy n'a voulu de judiciarisation, bien au contraire, pour lui seul compte la police et l'état avec son représentant le préfet. Prétendre le contraire est une absurdité.
On pourra plus largement se renseigner sur ce site :
http://internement-arbitraire.blogspot.com/
On y verra que
Le Collectif "Mais c'est un homme. Appel contre les soins sécuritaires", prend position.
"Que soit écartés les projets de garde à vue psychiatrique de 72 heures (a fortiori de 15 jours), et de « soins sans consentement » en ambulatoire."
Voilà voilà de la lecture pour les fêtes
Bonne année à tous et qu'elle soit sans HDT ni HO consentie ou non
Tout d'abord, je tiens à dire que je regrette amèrement d'avoir signé la pétition de ce collectif il y a maintenant quelques temps.
Le recours systématique à la justice en cas d'internement est la meilleure chose qui soit jamais arrivée en ce domaine. Et, bien entendu, les HO et HDT constituent une privation sévère de libertés, il faut vraiment être dément pour soutenir les contraires. A croire, réellement, que les psychiatres sont bien plus atteints que les patients.
Je vous expose brièvement ma situation. Schizophrène, et vaguement alcoolique, j'ai été interné une première fois à 18 ans en HDT pendant 15 jours, contre mon gré, avec interdiction totale de sortir, de disposer de mes vetements, de téléphoner, de recevoir des visites, enfin… de tout. Ce n'est pas un cas exceptionnel mais bien la norme, lors d'un internement, les 15 premiers jours, le patient est privé absolument de tous ses droits, soi disant pour son bien, mais si on est un peu logique on comprend facilement qu'une telle chose sans aucune explication de la part du personnel soignant causera systématiquement une réaction d'hostilité envers l'hopital. Pour ma part, cela s'est traduit par un repli sur moi et une extreme dépression, et, 15 jours plus tard, lorsque je suis sorti, j'étais totalement détruit. Bourré de médicaments, je ne me souviens absolument pas de la période qui a suivi, à part quelques bribes, de mon attente jour après jour sur un canapé avec de la bave qui coulait sur mon menton. Moi qui était particulièrement intelligent, je n'arrivais plus du tout à penser, j'étais excessivement fatigué, à un point que j'ai arrêté définitivement l'école, en Terminale, chose que je regretterai toute ma vie, et qui est entièrement la faute de la psychiatrie.
Ensuite, quelques années plus tard, j'ai été interné à nouveau, suite à une séparation et un gros moment de déprime, j'ai eu le tort d'exprimer à mes parents ma douleur, et les infirmiers sont venus me chercher chez moi le soir même avec la police qui m'a menotté et trainé jusqu'à l'ambulance (bien que je ne me sois pas débattu le moins du monde, j'avais simplement exprimer ma volonté de ne pas être interné). Arrivé à l'hopital du Vinatier, tristement célèbre, j'ai encore eu le tort de dire, devant le personnel soignant, après avoir reçu une injection de force "je ne suis pas suicidaire, mais il y a de quoi le devenir." Suite à quoi, j'ai été attaché à un lit pendant une semaine sans explication. Ce fut bien évidemment une expérience hautement traumatisante. Au bout d'une semaine je rencontrai pour la première fois le psychiatre responsable du fait, et il m'explique que les infirmières ont affirmé m'avoir entendu dire que j'étais suicidaire. Ben tiens…
Retour en psychiatrie, enfermé dans la meme cellule qu'un fou furieux persuadé que le veilleur de nuit vient la nuit lui arracher la peau du pied, j'ai peur qu'il s'en prenne à moi pendant que je dors. La journée, c'est l'attente. Il n'y a absolument rien à faire, alors tout le monde attend, devant la télé où gueule la star academy et les jeux télé débiles, on attend le repas du midi, puis le repas du soir. Le quotidien devient un cauchemar insurmontable. Enfoncé au plus profond de ma dépression, je n'ai plus la volonté de communiquer avec qui que ce soit, et le psychiatre (qu'on a le droit de voir dix minutes une fois par semaine) m'explique qu'on ne peut pas me laisser sortir, je suis malade, la preuve: je ne communique avec personne. Une nouvelle fois, je fus en tort, cette fois car j'ai osé téléphoner à mes parents et les supplier de mettre fin à cet enfer. Réaction du personnel soignant: suppression de tous mes droits, vetements, sorties, coups de téléphone. Il ne manquerait plus que mes parents essaient de me faire sortir!
J'ai finalement vu mon salut dans un petit morceau de shit qu'un co détenu est allé m'acheter à la cafétaria, et que j'ai partagé avec les autres jeunes malades. Alors de bonne humeur et le cerveau vaguement réveillé, j'ai réussi à jouer la comédie au psychiatre et prétendre aller mieux, et je pus enfin sortir, au bout d'un mois de cauchemar.
Totalement détruit, à ma sortie, je me suis mis à l'héroine, et je me suis enfoncé comme jamais avant cela dans ma toxicomanie. Relativement sain d'esprit jusque là, j'étais devenu totalement paranoiaque envers la société qui venait me pourir la vie, et je m'inventais un quotidien parfait à raconter au psychiatre du centre ouvert pour ne surtout plus jamais être interné. Après cela, j'ai vécu dix années de descente aux enfers, alors qu'au moment de mon internement j'avais obtenu un rendez vous avec un super psychiatre en ville, je me tenais désormais éloigné de la psychiatrie, comme tant d'autres, comme un ami cinquantenaire qui s'était rendu volontairement au vinatier pour arrêter de boire, et, après avoir été malmené et obligé à mélanger alcool et médicaments qui le rendaient atrocement malade, n'a plus jamais essayé d'arrêter de boire. Il va surement mourir, bientot, il va très mal. Et qu'on essaye un peu de m'expliquer que nos situations de sont pas de la seule responsabilité de cet établissement psychiatrique.
Au bout de toutes ces années, à force de drogues diverses, et notamment le thc et les taz, j'ai repris confiance en moi, je me suis reconstruit, j'ai commencé à prendre mes cachets pour faire plaisir à mon amie, je me suis ouvert aux autres, les taz m'ont appris le bonheur que je n'avais jamais connu, et surtout l'empathie. J'ai commencé à être positif. Après plusieurs années de traitement, je commence à aller beaucoup mieux, j'ai reconstruit tout ce en quoi je crois d'une manière plus saine, et avant tout, je suis quelqu'un de gentil et attentionné, j'ai découvert la grandeur de l'amour universel, j'ai arreté la drogue, je vois la beauté, et je vais bien. Et cela, je ne le dois certainement pas à la psychiatrie et à des psychiatres qui racontent n'importe quoi et nous imposent un traitement qui fait dans un premier temps énormément de mal (empeche de penser, rend impuissant, et terriblement déprimé) sans même prendre le temps de nous expliquer que les effets désagréables sont temporaires, et qu'un jour, cela ira mieux. Des personnes comme ça ne devraient pas être laissées sans surveillance judiciare à imposer leur loi à des patients innocents.
Pour conclure, je ne dirai qu'une chose. Messieurs les psychiatres, c'est vous qui devriez être soumis à la justice, pour que certains d'entre vous soient mis à la place qu'ils méritent: en prison, pour tout le mal qu'ils font aux gens. Vous etes libres de penser que j'ai tort, et il existe sans doute de bons établissements psychiatriques, mais moi qui n'ai connu que le Vinatier à Lyon je peux vous assurer que la suppression totale de l'établissement serait un bienfait pour l'humanité. Merci de m'avoir offert la chance de m'exprimer, paix et amour à vous tous. Bonsoir.
Je tiens à préciser, de peur de me faire attaquer par Patrick, que c'est très bien qu'il ait été interné lui qui était délirant et avait des hallucinations, et que ça lui ait sauver la vie, tant mieux pour lui. Mais le probleme c'est que la plupart des gens ne sont pas comme vous, Patrick. Nous sommes nombreux à être écrasés par les structures fermées alors que nous n'avons RIEN A Y FAIRE. Essayez donc de comprendre cela avant de contredire tout le monde. Le recours à la justice est une bonne chose, que vous le vouliez ou non. Nous sommes dépossédés de tous nos droits à l'entrée en asile, et si nous pouvons en récupérer une partie, tant mieux, que diable!
Matthieu, je suis d'accord avec vous concernant les structures fermées et la privation des droits. Je n'ai jamais compris l'utilité de déposséder une personne de toutes ses affaires, de ne plus lui permettre de téléphoner, d'avoir des visites, de l'attacher, etc…
J'étais à l'hôpital de mon plein gré, mais tout de même en structure fermée, uniforme, pas d'affaires, pas de possibilité de sortir prendre l'air, pas de lacets, des couverts en palstique, etc… C'est assez violent, et comme vous ça m'a poussée à faire semblant d'aller bien pour en sortir, ce qui s'est fait plus rapidement puisque j'étais en HL. J'ai eu l'impression de sortir de prison, et je n'ai jamais voulu retourner à l'hôpital. Pourquoi traiter des gens qui sont d'accord d'être hospitalisés ou s'ils ne le sont pas, qui ne sont pas dangereux, comme des détenus d'un quartier de haute sécurité? Je demandais juste qu'on me soigne, pas qu'on m'enferme et me dépouille de tout. Donc je veux bien comprendre que l'intervention d'un juge nous assimilera à des détenus, mais il se trouve qu'on est déjà traité comme tel, quand bien même on est là de notre plein gré, et qu'on est juste malade.
Paris le 3 janvier 2011
COMMUNIQUE DU GROUPE INFORMATION ASILES (GIA)
Suite à un échange de correspondances entre le « Collectif des 39 » et notre adhérent, Œdipe LA CHAISE, le GIA tient à préciser que les termes employés par ce dernier, lui sont propres et n’impliquent en rien le GIA. Il n’en demeure pas moins que la censure du forum des « 39 » ne fait que confirmer leur mépris envers les usagers qui n'ont pas été conviés à envoyer des représentants dans leur collectif.
Œdipe LA CHAISE, quelles que soient les formes d’expression qu’il emploie, pointe un certain nombre de pratiques bien réelles et de vérités. Il est plus facile pour le « Collectif des 39 » de censurer au nom d’une fausse notion juridique de diffamation, que de répondre d’une manière argumentée.
Cette censure ne peut en aucun cas museler l’expression des psychiatrisés au sujet de leur vécu et de la souffrance institutionnelle subie, ni museler la dénonciation des atteintes liberticides dont ils sont victimes.
Le refus toujours actuel et persistant du « Collectif des 39 » de se soumettre au contrôle d’un juge judiciaire, droit que vient de reconnaître le Conseil constitutionnel, qui s’impose à tous et n’est plus discutable, démontre bien leur souci de garder leur hégémonie et de conserver leurs pouvoirs quant à l’atteinte aux droits fondamentaux et aux libertés individuelles sur les psychiatrisés.
Non messieurs les censeurs, vous n’imposerez pas le silence aux psychiatrisés qui ont encore la force de vous dire non et de dénoncer les pratiques en cours.
La porte est ouverte.
HIV, Hépatiques, Pauvres,Roms, mal-comprenants, malades mentaux….
Dans un état où l'altérité est mise à mal et stigmatisée, il convient principalement de s'attaquer aux mals- vivants n'ayant aucune place au sein de notre "économie" maitresse de l'ordre.
La loi ne se promulgue que lorsque personne n'ose penser et s'interroger : elle vient donner raison à ceux qui n'osent plus reflechir.
On en est là !!
Et je lutte chaque jour afin de ne pas m'y soumettre et devenir un simple objet raisonnant sous le joug de Big Brother. Pourtant je ne suis pas un etre parfait.
Pourtant, elle me soumet à ses dictacts.
Pourtant, ,avec vous elle me rappelle mon humanité et mes défaillances
La loi n'est là que pour combler ce qui est de l'homme incomplet : elle devient de jour en jour plus importante.
Je pense sincèrement que la maladie mentale n'a rien à faire avec la loi : elle n'est que le symptome de ce qu'elle dénie (en ce moment principalement)
La loi et les protocoles qu'elle promulgue actuellement, est en deça de l'humanité qui est sa vocation. J'ai le plus haut respect pour les hommes de loi qui comme moi, tentent de faire de l'homme un homme, faisant au mieux avec le peu qu'ils ont.
Ecoutez le juge Portelli lorsqu'il parle des prisonniers et des malades. N'ecoutez pas les technocrates de l'ordre (peu nombreux mais puissants)
Vous me feriez tous regretter d'avoir choisi ce métier d'infirmier de secteur psychiatrique lorsque vous me comparez à un maton.
Mais c'est bien parceque vous le faites que je continue à exercer ce métier et à m'interroger sur ce "pseudo" pouvoir que vous m'incombez. C'est pour cela que ces lois inhumaines ne passerons pas par moi, et que je je lutterait chaque jour à voir en chacun un sujet, et non un criminel (qu'il ne deviendra jamais), qu'il soit en HL, HDT ou HO.
Ceci avec ma décision de mettre en place si celà m'apparrait "humain" de mettre en place cette modalité d'hospitalisation sous contrainte, par protection que vous me déléguez..
La loi actuelle est suffisante, prendre la responsabilité de la mettre en place est une décision humaine (de soin) et non une décision judiciaire.
Je suis contre cette loi déniant ma prise de responsabilité, et déniant celle des personnes dont je m'occupe.
Cher philfou,
Quel droit supérieur vous autorise de vous placer au-dessus des lois et de décider seul de la liberté d'autrui ? tout cela mépris de textes juridiques les plus fondamentaux tels que la constitution et ceux des droits de l'Homme. si telle est votre conviction, alors OEdipe LA CHAISE est sur la bonne voie.
Je vous le dis comme je le pense, votre conception liberticide est dangereuse pour les liberttés publiques.
En tant que soignante, je remercie philfou de son commentaire, il a dit exactement ce que je rumine depuis quelques jours. Nous sommes des soignants, pas des matons. Nous essayons de faire nos métiers avec le plus de cohérence et d'humanité possible, nous ne sommes pas des tortionnaires. Et c'est parce que nous croyons en la possibilité de la solidarité, de l'entraide et de la relation d'aide que nous exerçons ces métiers.
Cela fait du bien de lire cela. merci Philfou
@Philfou
C'est ahurissant votre discours, vous vous drappez dans votre bonne foi, que je ne remet pas en doute, pourtant je vous ai surpris dans des discours autrement plus tandencieux, montrant par là que l'homme est faillible, vous avez d'ailleurs et c'est rare reconnu votre erreur.
Mais comme certain se trompe, certain aussi refuse de le reconnaitre et là si le juge n'est pas là c'est le drame. Juge ne veut pas dire qu'il y a criminel, vous n'avez rien compris au droit, juge veut dire respect de la loi, c'est tout. Quand vous divorcez, vous passez devant le juge et pourtant vous nêtes pas un criminel. non le juge n'est là que pour faire respecter la loi et cela n'a rien à voir avec criminel ou non et vous le savez très bien mais vous forcez le trait.
Ce n'est pas parce que vous vous sentez irreprochable et que vous refusez que l'on puisse mettre en doute votre respectabilité que tout le monde l'est, mais par contre tout le monde peut se réclamer irreprochable. Et le juge n'est là que pour le vérifier.
J'aime beaucoup monsieur Portelli, mais je ne vois pas ce qu'il vient faire dans la choucroute.
Vous refuser de parler de tous les témoignages accablants, les balayant d'un geste auguste, moi je ne suis pas comme cela et je ne peux pas m'imaginer que l'on puisse penser que je suis ainsi. Mais que veux dire ce raisonement, vous c'est vous, un point c'est tout et les autres sont autres et ne sont pas vous. Alors ouvrez les yeux, lisez les témoignages et comprenez que la nature humaine est diverse et qu'elle va du pire au meilleur. Vous vous rangez dans les meilleurs, c'est possible, mais comprenez que vous n'êtes pas la majorité, vous n'êtes que vous. Encore une fois le juge n'est là que pour vérifier que tout est conforme à la loi.
Ce n'est pas la maladie mentale qui a affaire avec la loi, mais l'enfermement d'une personne contre sa volonté, visiblement le malade mentale n'est pas pour vous une personne, c'est juste un malade qui ne relève que de la psychiatrie.
Lisez cet article de Maitre Eolas :
http://www.maitre-eolas.fr/post/2010/12/30/Prix-Busiris-pour-Eric-Ciotti
Votre position vis à vis du juge est comparable à celle d'Eric Ciotti. Il y a délit donc pas besoin de juge. Mais justement le juge est là pour dire s'il y a délit ou non. De même vous dites il y a fou donc pas besoin du juge pour l'enfermer. Et non il faut le juge pour vérifier que tout est conforme à la loi. C'est tellement facile de faire passer quelqu'un pour fou, surtout si vous l'enfermez sans son consentement ou vous tentez de le faire.
Effectivement, Patrick, quand on a de tels idéaux, on mérite d'être enfermé. Fort heureusement, nous autres, nous avons un minimum de compassion pour la nature humaine. Aussi, j'aime et je respecte les seropositifs, les roms, les schizophrenes un peu originaux, etc… que vous jugez ne pas avoir le droit à être protégés par une loi, parce que non humains. Je tiens à vous dire du fond du coeur que vous êtes un épouvantable nazi et dieu merci toutes les infirmières psychiatriques que j'ai connues ne donneraient pas raison à votre discours haineux, fussent-elles en ménage avec vous. Je tiens à rétablir cette vérité pour les lecteurs du forum.
Dans le communiqué « Non à l’instauration de juges d’application des soins ! » du « Collectif des 39 contre la Nuit Sécuritaire »,
à propos de la décision du Conseil constitutionnel relative à l’intervention du juge judiciaire dans les hospitalisations (psychiatriques) sans consentement, on peut lire les passages suivants :
« Les personnes atteintes de troubles mentaux seraient ainsi, au nom du contradictoire, condamnées ou relaxées, en ce qui concerne leur placement. L’hôpital psychiatrique fonctionnerait alors comme un lieu de privation de liberté c’est-à-dire une prison et la folie comme une faute punissable ! »
« (…) nous refusons de voir les pratiques soignantes organisées sous le modèle de l’enquête judiciaire et de la peine. La folie n’est pas en soi un délit ou un crime. (…) Nous refusons la mise en place d’un juge d’application des soins sur le modèle du juge d’application des peines. »
— Ceci montre une méconnaissance totale de la matière des décisions rendues par les juges, les juridictions de l’ordre judiciaire. Le juge judiciaire, les juridictions judiciaires, rendent des décisions soit en matière judiciaire, soit en matière administrative. La matière administrative est l’exception dans la compétences des juridictions judiciaires : sont confiées aux juge judiciaire les décisions importantes en matière de libertés individuelles, même s’il s’agit de matière administrative (par exemple, la protection du droit de propriété, assimilé à une liberté individuelle, relève du juge judiciaire, et c’est pourquoi les indemnités d’expropriation sont fixées par un juge de l’ordre judiciaire, alors qu’il s’agit de matière administrative). Or, ici il s’agit de matière clairement administrative : ce sont des actes administratifs qui vont être présentés au contrôle du juge judiciaire. Celui-ci va donc rendre une décision en matière administrative. Il est donc aberrant d’assimiler la décision rendue à celle d’une peine, à une condamnation ou relaxe comme en matière de délit ou de crime. Les psychiatres rédacteurs ne font là que montrer leur ignorance totale de la nature des actes du juge, de la matière en laquelle ils sont rendus. L’opération dans ce cas consiste à substituer une autorité indépendante du pouvoir administratif (du pouvoir exécutif), le juge judiciaire, à une autorité administrative (exécutive), et non pas à substituer ce juge à l’activité professionnelle de médecine des médecins. Une telle méconnaissance institutionnelle de la part des psychiatres rédacteurs déconsidère en totalité d’autres aspects légitimes éventuels de leur rédaction.
Par ailleurs, dans le même texte l’on peut lire :
« Avec les mesures d’HO [hospitalisation d’office] ou d’HDT [hospitalisation à la demande de tiers], nous ne privons pas les patients de liberté, nous les écartons de la société pour nous protéger de leurs actes ou pour les protéger d’eux-mêmes (…) ».
Les psychiatres en question sont donc M. Jourdain dépeint par M. Molière, qui ne vendait pas des draps mais les échangeait contre de l’argent avec ses amis. Une telle assertion “psychiatrique” est couverte de ridicule.
François-R. Dupond Muzart
juriste de Droit public
Je n'ai pas dit que les infirmiers étaient des matons. Mais c'est la réalité, je me suis sentie en prison et le système était carcéral. Mettez-vous un peu à notre place, que ressentiriez-vous à être traités comme ça?
J'aurais de loin préféré me sentir bien à l'hôpital, mais ça n'a pas été le cas, alors on peut balayer nos témoignages de la main, mais nos sentiments sont là et tant qu'on ne les prendra pas en compte, je ne vois pas comment les choses pourraient aller mieux. Parce que ça nous donne juste l'impression d'être incompris même et surtout par les personne censées nous soigner.