Pour la prochaine séance d’Utopsy nous aurons le plaisir de recevoir Sophie Mendelsohn, psychanalyste, le lundi 8 avril à 20H30 au 27 rue des bluets 75020 (Metro Menilmontant) autour de l’œuvre de Robert Castel.
Auteur de nombreux articles dans plusieurs revues de psychanalyse( http://www.cairn.info/publications-de-Mendelsohn-Sophie–3060.htm) Sophie Mendelsohn travaille notamment à l’hôpital Sainte-Anne auprès d’enfants et d’adolescents. Une de ses orientations de recherche porte sur les rapports de la clinique et du politique, tant sur la question du genre, que sur la lecture de Foucault et ses rapports à Lacan, ou sur une critique de la réorientation récente de la justice des mineurs (cf ci-joint son article de la revue Chimères 72 ).
Suite au récent décès de R. Castel, cette soirée autour de son œuvre (prévue depuis plusieurs mois) sera l’occasion de s’intéresser à l’actualité de ses vues pour notre champ de la clinique. Manière pour Utopsy de rendre hommage à la fécondité de ses perspectives et de saluer le courage et la pertinence de sa critique des pouvoirs (de la psychiatrie au psychanalysme).
On se reportera utilement à sa toute dernière interview dans la Revue des livres qu’il a justement accordée à Sophie Mendelsohn avec Franck Chaumon (cf lien bibliographie), ainsi qu’à son article paru dans la Revue française de sociologie (doc ci-joint).
Argument :« La réédition récente de La gestion des risques (Paris, Minuit, 2012) a bien mis en évidence la manière dont la sociologie critique de la psychiatrie et de la psychanalyse développée par Robert Castel dans le sillage de Foucault et de Bourdieu, a traversé plus de trente ans de bouleversements dans ce champ en gardant toute sa pertinence. Initialement paru en 1981, cet ouvrage marque la fin des travaux que le sociologue a consacré à l’exploration des lignes de tension qui ont traversé ce champ, mais il représente aussi sans doute son acmé : Castel est en effet parvenu à y montrer (et sans doute même à y démontrer) le paradoxe qui fonde ce champ qui n’en est pas tout à fait un. Sans cesse en quête d’une définition stable des limites de leurs pratiques et des modèles théoriques qui les justifient, la psychiatrie et la psychanalyse ne s’assurent d’elles-mêmes qu’en ne rencontrant jamais un tel point de fixation – c’est d’ailleurs une des raisons de leur alliance. Il faut distinguer la spécificité de chacune, psychiatrie et psychanalyse, dans cette impossible coïncidence avec elles-mêmes et dans ses conséquences politiques, mais elles sont toutes les deux concernées par cette hétéronomie et ses conséquences ambigües : largement en butte à des contestations plus ou moins puissantes, elles y prêtent le flanc sans savoir toujours très bien qu’en faire ; mais elles font pourtant montre d’une persistance certaine qui ne peut que nous amener à interroger les forces sans doute mal évaluées, et mal utilisées, d’un tel paradoxe. »
Bibliographie :
-R. Castel, « Des marges de la psychiatrie aux marges du social », Revue des livres,Paris, 2013, interview de Sophie Mendelsohn et Franck Chaumon (http://www.revuedeslivres.fr/des-marges-de-la-psychiatrie-aux-marges-du-%C2%AB-social-%C2%BB-entretien-avec-robert-castel/)
-R. Castel, Le psychanalysme, Paris, Maspéro, 1973.
-R. Castel, La gestion des risques, Paris, Editions de minuit, 1981 (2012)
-R. Castel, « L’institution psychiatrique en question », in Revue française de sociologie, Paris, 1971
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsoc_0035-2969_1971_num_12_1_1949
-Sophie Mendelsohn, « Ligne de conduite ou lignes d’erre », Chimères 72, Paris, Eres, 2009 .
http://lesilencequiparle.unblog.fr/2010/06/25/ligne-de-conduite-ou-lignes-derre-2-sophie-mendelsohn-chimeres-n72-clinique-et-politique/
– Le lien vers la dispute sur la question de l’autonomie entre Robert Castel et Alain Ehrenberg :http://www.laviedesidees.fr/L-autonomie-aspiration-ou.html