>Pour la psychanalyse et une culture humaniste Contre le scientisme et le chosisme nord-américains

Pour la psychanalyse et une culture humaniste

Contre le scientisme et le chosisme nord-américains

Parution de trois livres :

Six Manifestes contre le DSM. Ravenne, Paris, Barcelone, Buenos Aires, São João Del Rei. Présentation et commentaires d’Émile Jalley. Tome 1.

La rédaction, en la période resserrée de tout juste un an (2010-2011), de six Manifestes contre le DSM représente l’un des événements les plus importants dans les sciences de la vie mentale, depuis la disparition de Jacques Lacan et de Jean Piaget en 1980-1981. Le DSM, ou Manuel Diagnostique et Statistique des Troubles Mentaux, de source essentiellement nord-américaine n’en prétend pas moins à une hégémonie croissante mais de plus en plus discutée aussi sur l’ensemble de l’espace mondial. Or la rédaction et la publication communes des Six Manifestes de Ravenne-Italie (2), Paris-France, Barcelone-Espagne, Buenos Aires-Argentine et São João Del Rei-Brésil, organise  le fait sans précédent de la première émergence réelle d’un front unique des cultures latines contre l’impérialisme idéologico-scientifique nord-américain en matière de soins psychiques.

Les deux volumes de notre ouvrage sont coordonnés mais peuvent être lus séparément. Dans ce tome 1, nous présentons d’abord ces six manifestes, dont trois ont été traduits par nos soins, en les assortissant de commentaires et d’annotations personnelles. On s’intéresse ensuite à présenter pour la première fois aussi le cadre philosophique de ce que nous appelons « les divers visages de l’empirisme nord-américain ».

 

Émile Jalley. Six Manifestes contre le DSM. Ravenne, Paris, Barcelone, Buenos Aires, São João Del Rei. Suite des commentaires : censure, crise de l’enseignementTome 2.

Le DSM n’est que l’une des manifestations, certes spectaculaire, d’un impérialisme idéologico-scientifique propre à l’empirisme nord-américain. En fait, l’esprit d’autoritarisme technocratique propre au DSM est présent aussi bien ailleurs qu’en psychiatrie, dans d’autres secteurs de notre vie sociale. Tout d’abord, une telle configuration exercerait une emprise diffuse mais incontestable en un domaine tel que la circulation et le contrôle de l’information par le Web. Il y aurait lieu de parler d’une forme incontestable de filtrage et même de censure de la psychanalyse par un tel canal ainsi du reste que par d’autres médias, télévision,  radio et  presse, comme on l’avait déjà montré dans Anti-Onfray 2 et Anti-Onfray 3.

On poursuit également les analyses entreprises dans Le débat sur la psychanalyse dans la crise en France tome 2, à propos de l’enseignement primaire et secondaire, sur lesquels aussi pèse aujourd’hui le paradigme, essentiellement lié à l’empirisme nord-américain, d’un homme-cybermachine, offrant un modèle de formatage mental pour les enfants destinés, par un tri social précoce et irréversible, à « la fabrique des citoyens de deuxième classe ». Les deux tomes de cet ouvrage sont coordonnés mais peuvent être lus séparément. Plutôt que d’un mythique conflit des civilisations, il y a lieu de parler déjà au sein de la culture occidentale elle-même d’un conflit entre les deux paradigmes du sujet et de l’homme-cybermachine.

 

Émile JALLEY, né en 1935, professeur émérite de psychologie clinique et épistémologie à l’Université Paris Nord, au cours de 17 volumes publiés aux Éditions L’Harmattan et de 23 autres  titres individuels et collectifs – 7 000 pages depuis 2004, soit 8 500 en tout, a conduit la tâche de longue haleine d’une Critique générale de la psychologie scientifique et des neurosciences contemporaines menée en vue d’une défense argumentée de l’importance de la psychanalyse dans les sciences humaines et la culture françaises et européennes. La confrontation récente avec le phénomène Onfray (3 volumes parus depuis juin 2010) poursuivait cette question tout en l’élargissant vers l’analyse d’une configuration de crise plus vaste et multiforme : opposition d’une contre-université à l’université officielle, débat sur le statut de la psychanalyse au sein des sciences humaines et des autres sciences, conflit social et politique larvé, avec divergence déjà fort sensible entre une tendance populiste et un bastion élitiste. Cependant, il s’agit encore au-delà de continuer à prendre en compte l’actualité d’autres questions tout aussi urgentes, dans la crise française des champs pédagogique, culturel, scientifique, biomédical, institutionnel et politique.

 

Vient de paraître également :

Guy Laval : Un crépuscule pour Onfray. Minutes de l’interrogatoire du contempteur de Freud, Paris, L’Harmattan, septembre 2011.

Edmond Cros : De Freud aux neurosciences et à la critique des textes, ibid.

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4 réflexions sur « >Pour la psychanalyse et une culture humaniste Contre le scientisme et le chosisme nord-américains »

  1. Le mythe scientifique ravage tout autant la pratique psychanalytique que toutes les pratiques psys, minées par le complexe de Colomb de leurs praticiens. La recherche de "la" cause du mal est lacause du mal comme le dit si bien l'école de la psychopédie. Tant qu'on pratiquera "analytique" et donc qu'on regardera la complexité humaine avec un microscope, les ex-pères enkysteront voire aggraveront leurs supposés bénéficiaires en les prenant en otage de leurs théories, débats télévisés ou pas à l'appui.

  2. L'Important, c'est de garder à l'esprit que la personne prise en charge est un Sujet et quelque soit la pathologie, le handicap, ect…., Nous ne savons jamais de quel ressort psychique elle est capable dans la pensée autant que dans l'action. Parler à la place de….., faire à la place de…., prendre des décisions à la place de……. "chosifie" la personne et certainement la prise en charge. Elle doit être et Etre avant tout thérapeutique.
    Les apports, outils et méthodes des comportementalistes sont à étudier et à méditer dans le cas de certaines prescriptions MAIS ne doivent pas se suppléer aux préoccupations des mécanismes psychanalytiques. Il peut y avoir des intérêts thérapeutiques à allier des thérapeutiques à partir du moment où la prise en compte de l'Autre en tant que Sujet est réelle.
    L'Autre a un désir, où qu'il soit niché ! A nous de le trouver !

  3. Etonnant, on promeut maintenant dans certaines ARS une HAD psychiatrique…Non plus à visée therapeutique et sur des bases cliniques mais bien comme alternative sécuritaire à l'hospitalisation…Et bien sur sans moyens supplementaires. En avez vous entendu parler dans vos regions respectives?

  4. Cet article fait l'amalgame entre outil de diagnostic et soins.
    Si un trouble est là, ne nous empêchons pas a-priori de le décrire, ni de le diagnostiquer. Ensuite, charge à chacun et à chaque société, de faire le choix de considérer un des diagnostics comme un problème ou pas, de financer ou pas l'effort de les diagnostiquer, et de mettre ou pas en place les prises en charges adaptées.
    Et surtout attention au fichage.
     
    Mais de grâce, qu'on ne nous fasse plus le coup de la CFTMEA qui nous a empêché de diagnostiquer des milliers de cas d'autisme parce qu'en France, ça s'appelle "psychose infantile", et qu'on s'est regardé  le nombril pendant ce temps.

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