Le mouvement "des indignés" s'était créé après la manifestation de l'association Democracia Real Ya ! du 15 mai 2011 en Espagne et s'était donné pour nom AcampadaSol ou "Take the square" (prends la place) avec pour mode d'action la désobéissance civile et pour but des changements fondamentaux de gouvernance et de société. La marche internationale des indignés arrive à Paris le 17 septembre 2011. Rencontre avec le comité d'accueil dans la capitale française.
Le mouvement des Indignés fait toujours entendre sa voix, et même de plus en plus loin à travers le monde, alors qu'on aurait pu croire qu'il s'essoufflerait, parce que né en dehors des organisations politiques classiques. Ils organisent depuis cet été une marche internationale en résonance avec la réalité la plus sombre de la crise économique (et politique) qui fragilise les nations occidentales. La marche s'arrêtera à Paris le 17 septembre puis ira se conclure à Bruxelles le 8 octobre, avec une manifestation une semaine après, toujours dans la capitale belge.
Une équipe de coordination du "take the square" en France
Deux garçons , une fille, de 24 à 30 ans : elle est Polonaise mais vit en Italie, Il est Brésilien, habite en Espagne, le troisième est Portugais et vient…du Portugal. Installés dans un squat au cœur de Paris, juste au dessus d'un hackerspace, ces 3 là organisent via Internet l'arrivée à Paris les marches internationales indignées prévues pour le 17 septembre. En Espagne, les techniciens du mouvement maintiennent les serveurs en état de marche pour que les équipes du "take the square" un peu partout en Europe puissent tenir à jour les espaces d'information du mouvement. Leur action est bien cadrée : l'activisme sur les réseaux sociaux et la blogosphère, la coordination et l'information. Leur espoir est toujours le même qu'au début du mouvement : parvenir à la "vraie démocratie". Avec pour pense-bête et orientation : A-partisan, A-syndical, Non-violent, international.
L'équipe Take the square à Paris, de gauche à droite : Aldo, Pedro, Anna
La vraie démocratie au bout du chemin ?
"Pour nous, il n'est plus possible de laisser la situation comme ça, on est obligés de continuer, et on y arrivera." Anna, 26 ans, parle parfaitement français et respire la franchise et le calme. Pas d'emballement chez cette jeune femme qui vient de Naples organiser la grande marche de Paris, mais une détermination sans failles. L'objectif des marches des indignés qui se concluront à Bruxelles est, pour elle, "de continuer le mouvement pour changer les mentalités, parce qu'il n'est plus possible de laisser les politiciens nous écraser sans que nous puissions avoir notre mot à dire."
Anna, indignée polonaise, arrivée de Naples
Quand on lui demande ce qu'elle entend par là, Pedro, le plus jeune de la bande (24 ans), Brésilien, reprend : "La vraie démocratie, c'est le peuple qui est consulté et qui peut décider, pas les seul politiciens. Les politiciens ont fait de la politique un métier, nous, nous demandons que ce ne soit plus un métier, qu'il n'y ait qu'un seul mandat pour une personne dans une vie, que les politiques ne puissent plus prendre des décisions pour le peuple sans que le peuple puisse dire son mot. Il faut des groupes de réflexion dans chaque quartier, des conseils populaires, les élus ne peuvent plus décider à la place de tous."
L'espoir d'une révolution pacifique et démocratique
Pedro : "il y aura des actions très fortes le 17 septembre"
Si on leur demande quel est l'objectif de la marche des indignés, ce qu'ils en attendent concrètement, leurs yeux s'écarquillent dans une attitude d'incrédulité : "mais nous voulons la vraie démocratie, c'est une révolution pacifique et mondiale qui est en marche, et même si cela prendra du temps, plusieurs années, nous y arriverons !". Pour l'impact de la marche par la quantité de participants, ce n'est pas aujourd'hui pour eux le sujet. Pedro résume la démarche : "il y aura quelques centaines de marcheurs indignés pour chaque pays, mais on parle de l'Espagne, du Portugal, de l'Italie, de l'Autriche, la Grèce, l'Allemagne, etc… : ce n'est pas une marche massive, mais une marche symbolique. Par contre, en parallèle il y aura des actions très fortes le 17 septembre, comme antibank (http://antibanks.takethesquare.net/), où les gens vont occuper des hauts lieux de la finance dans 23 villes européennes et américaines, en Israël aussi, puis une nouvelle marche qui débutera à Rome, un meeting international à Barcelone. A Athènes les gens vont boycotter les banques en retirant leur argent…"
Un mouvement de grande ampleur, à l'échelle de la crise économique et démocratique ?
Les indignés dénoncent le déficit de démocratie des nations européennes et l'emprise des oligarchies sur celles-ci, le "vol de la démocratie" par des élites corrompues, à la solde des puissances financières. Leur cri de révolte semble être celui d'une jeunesse qui ne veut pas répéter les erreurs déjà commises, qui semble déterminée à prendre le temps amis veut aller jusqu'au bout de la proposition initiale fondatrice des vieilles démocratie comme la France : le gouvernement du peuple par le peuple, pour le peuple. Reste désormais à voir quel impact les "preneurs de place" auront le 17 septembre, puis par la suite, s'ils ne baissent pas les bras. Ce qui ne semble pas vraiment envisageable lorsqu'on voit leur énergie doublée d'une volonté qui semble sans failles.
Pascal Hérard
Vidéo : La chanson des indignés : Hissez-haut, Indignado !
Liens :
Le mouvement Take The Square : http://takethesquare.net/fr/qui-sommes-nous/
Mouvement à Paris : http://paris.reelledemocratie.fr/
Actions du 17 septembre : http://antibanks.takethesquare.net/
Mouvement européen : http://www.europeanrevolution.net/
Actions du 15 octobre : http://15october.net/
Acampadasol à Madrid : http://madrid.tomalaplaza.net/
Merveilleuse jeunesse, pourvu qu'ils arrivent à réveiller le peuple français sur leur passage et qu'un bon accueil leur sera fait sur tous les lieux de leurs passages.
Quant à la chanson, elle est tout simplement formidable.
Merci de ce partage.
Oui le plus grand drame de notre vie est que le mot qui désigne notre régime politique est justement celui qui ne le représente pas.
Nous ne sommes pas en démocratie mais en aristocratie du fait des élections qui invariablement et l'histoire l'a montré dérive vers une oligarchie, une professionnalisation des politiques qui engendre obligatoirement des castes qui ne se soucis plus que d'elle même et plus du tout du peuple. De plus c'est la porte ouverte à toutes les corruptions.
Franchement avez vous besoin d'exemples? Les salaires des députés et des sénateurs, leur retraite, les scandales à répétition, ça ne vous parle pas?
Mais attention c'est une caste accroché à ses privilèges il ne sera pas facile de l'en déloger, surtout quand on sait que tous à l'exception du peuple sont solidaire. Banquiers, patrons, politique quelque soit le bord. Les banquiers et les patrons parce qu'il savent qu'ils n'ont rien à craindre d'une élection, les politiques parce qu'ils espère tous en profiter un jour, s'il n'en profite pas encore.
Mais alors quoi à la place ? Et bien il y a la démocratie athéniene qui a fait ses preuves pendant 200 ans dans une Athénes florissante. Plus d'info ?Alors il faut écouter cette vidéo d'une heure 30:
http://www.dailymotion.com/video/xiyzhh_etienne-chouard-conference-le-tirage-au-sort-comme-bombe-politiquement-durable-contre-l-oligarchie_news#from=embediframe
J'en ai fait un résumé en texte:
http://www.lepost.fr/article/2011/09/10/2587117_n-en-a-t-on-pas-assez-de-la-chienlit-du-regime-electif_1_0_1.html
A ceux qui pourraient penser que cet article n'a rien à faire sur le site des 39, je tiens à dire qu'après tous les outrages démocratiques subits on ne peut que se sentir solidaire des indignés que nous sommes aussi, suite à la loi sur les soins contraints.
Forcement la démarche démocratique qui a été effectuées n'ayant pas porté ses fruits on ne peut alors que se poser des questions sur le régime qui nous gouverne.
Il est un secret pour personne que les élu(e)s, fonctionnaires de la politiques, sont dans l'obligation de voter suivant les lignes de leur parti, quelques soient leur idées personnelles sur le sujet, sinon c'est le refus d'un nouveau mandat. C'est ce qui donne ces chambre de godillots de panurge.
Sans une action politique de profondeur on va vers le mur et croire que la gauche ou autre va nous sortir du marasme est une erreur, car le problème est dans les institutions pas dans les gens qui sont des humains avec leurs faiblesses comme tout le monde.
L'élection suppose que la personne est "bonne" et élu en tant que tel. Tout le problème est là. En plus aucun contrôle, au contraire les élus ont tout fait pour supprimer tous les controles, c'est absolument effarant, le mot est faible….
Pour recevoir les nouveaux commentaires….