En psychiatrie, la déshumanisation à l’œuvre
Les révélations de Madame Adeline Hazan, Contrôleure Générale des Lieux de privation de liberté, à propos des entraves inouïes et systématisées aux libertés élémentaires découvertes à l’hôpital psychiatrique de Bourg en Bresse, provoqueront-elles, sans faire de mauvais jeu de mots, un électrochoc salvateur ?
« Nous n’avions jamais vu cela, détaille Adeline Hazan. Des pratiques centralisées, honteuses, et choquantes».(…)« Sidérée que l’Agence régionale de santé, que la Haute Autorité de santé, que les différentes commissions départementales, toutes ces structures, venues ces dernières années, voire pour certaines ces dernières semaines, n’aient pas observé ce que notre mission a vu. Et qu’elles n’aient, en tout cas, pas réagi. Cela me laisse sans voix», a t elle ajouté.
En clair, ce n’est pas un acte isolé mais, aux dires de la contrôleure, une dérive systématique, organisée. Ainsi, pour chaque patient, se tenait un cadre de soins intégrant les interdits, le tout formalisé au cas par cas par un document standardisé intitulé «prescription de restriction de liberté d’aller et venir». Interdiction de sortir, de fumer (ou alors une demi-heure par jour), interdiction de communiquer aussi. Le tout avec «un recours à l’isolement et à la contention utilisé dans des proportions jamais observées jusqu’alors et non conforme aux règles communément appliquées ».[1]
Aussi les connivences, les compromissions de l’ensemble des personnels sont insupportables et nous font honte, tant elles jettent l’opprobre sur toute une profession.
En tant que psychiatre, en tant que soignant, on ne peut se sentir que salis !
« Porter atteinte à un homme, c’est atteindre toute l’humanité ! ». Continuer la lecture de En psychiatrie, la déshumanisation à l’œuvre