Tous les articles par collectif 39

L’enfance effacée

 Sandrine Deloche   Pédopsychiatre

Double page Débats coordonnée par Nicolas Dutent et parue le mardi 25 octobre dans L’Humanité.

À propos de l’école, des tas d’enfants « à problèmes » vont voir un psy. La plupart sont estampillés « handicap psychique » par la MDPH (maison départementale des personnes en situation de handicap), car porteurs de maux/mots qu’on leur assigne : dyspraxie, troubles oppositionnels, hyperactifs, troubles attentionnels, précocité… Une fabrique de diagnostics qui marquent dans la chair et valorisent le traitement des effets et non des causes du système scolaire français, le plus inégalitaire de l’OCDE. Désigner ces enfants sans prendre la mesure de décisions politiques en amont, c’est cela effacer l’enfance. Comment ignorer la fermeture accélérée des classes uniques dans les villages ou dans les grandes villes les classes surchargées, la diminution des effectifs d’enseignants mais aussi de médecins, psychologues, assistantes sociales scolaires. La disparition des Rased (réseau d’aide scolaire pour enfants en difficulté), des maitres E ou G, des classes d’adaptation, des commissions locales d’orientation a destitué un dispositif de lutte contre l’échec scolaire. Au prétexte comptable, le démantèlement de ce savoir-faire a été remplacé par un nombre incalculable d’emplois de service précaires. Ce tour de passe-passe s’est fait grâce à l’expansion d’un pouvoir technocratique dont les visées gestionnaires, comme baisser les chiffres du chômage aux dépens des moyens de l’éducation nationale, ont abouti. Depuis 2005, la MDPH, en s’invitant à l’école, est la pire des ombres: elle déplace l’axe pédagogique en imposant le signifiant « handicap » et sa cohorte de solutions mensongères. Continuer la lecture de L’enfance effacée

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Handicap partout, soins nulle part

Carlos Parada, Psychiatre

Double page Débats coordonnée par Nicolas Dutent et parue le mardi 25 octobre dans L’Humanité.

Crétin, imbécile, stupide, schizo, débile, dément ou parano, triso, taré, maso et psychopathe ! Voilà bien des quolibets qui ont transité entre la médecine et le langage quotidien. Dans les cours de recréation, autiste est déjà une insulte banale. Le transfert des mots d’un domaine à un autre est courant et c’est ce qui se passe dans une catachrèse. Dans la clé USB, il n’y a ni clé ni serrure. Une table n’a pas plus de pieds que n’a la lettre. Votre scie n’a pas de dents, comme le métro n’a pas de bouche. Notez que dans ces formulations, nous ne rendons plus compte du détournement d’un mot de son usage d’origine. Transposé du social au champ clinique, en psychiatrie, le handicap a la valeur d’une catachrèse (observation inspirée d’une observation de Roland Gori sur un tout autre thème). Il y a peu, ce mot portait une vague notion anglaise, philanthropique et sociale. Il a gagné le domaine fragile du soin psychiatrique d’aujourd’hui. Il remplace ce qui était nommé autrefois comme déficience, retard mental, inadaptation, inhibition, problème psychologique, etc. Cette expansion du domaine du handicap sur le soin psychique est loin d’être anodine et mérite réflexion. Continuer la lecture de Handicap partout, soins nulle part

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A propos de l’article, J’ai fait un mauvais rêve.

Le Collectif des 39 publie, à nouveau, le texte qui a été confié à son Blog par Philippe Rassat, membre du Collectif des 39, afin de mener dans cet espace, dédié à la réflexion des professionnels et des proches des patients en psychiatrie, un débat autour des questions, des tensions, voire des tempêtes, concernant la pratique du packing.

En effet, sa publication avait été suspendue par prudence durant cet été, suite aux actions surprenantes de l’ARS d’ Aquitaine-Limousin-Poitou-Charente qui a non seulement condamné les opinions de Philippe Rassat (ce qui, en soi et sous cette forme, est déjà surprenant pour une agence publique), mais qui a décidé d’intervenir auprès de ses deux employeurs d’une façon qui aurait pu aboutir aux licenciements de ce professionnel ! Cela nous a paru extrêmement inquiétant et incompréhensible, et nous avons donc pris le temps nécessaire de réflexion et de conseil juridique.

 Le Collectif des 39 tient à préserver, malgré ces attaques qui témoignent d’une ambiance de plus en plus anti-démocratique, l’existence d’un espace d’expression respectueux à la fois de la liberté des opinions et du droit.

Nous tenons toutefois à faire remarquer, que les actions de l’ARS qui visent l’auteur du texte semblent, sur certains points, confirmer les préoccupations exprimées dans son texte par Philippe Rassat – acteur de terrain attentif, citoyen engagé et professionnel apprécié – sur la dimension idéologique autoritariste, antidémocratique, du management qui se répand dans le champ du soin. Les épisodes des Plans autisme, et celui plus récent de la création des GHT, en sont des exemples criants expérimentés par tous les professionnels.

Nous tenons à rappeler également que le film « Le Mur », soutenu par un collectif qui comprend à la fois des parents et des tenants des «thérapies» cognitivo-comportementales, dont parle Philippe

Rassat dans son texte, a d’abord été condamné à l’interdiction de diffusion. A notre connaissance cette interdiction a été levée en appel, en vertu de la liberté d’expression, sans pour autant que le tribunal d’appel désavoue le fait qu’il s’agit d’un montage manipulateur, qui nous apparaît digne des films de propagande des régimes extrémistes des années 30-40. L’immense majorité des familles des enfants autistes et des professionnels ne peut se reconnaître dans ces procédés condamnables.                                              

Le Collectif des 39.


Le texte est retiré à la demande de la présidente de l’union régionale Poitou-charentes d’Autisme France suite à la réunion de conciliation organisée par le conseil départemental de l’ordre des médecins de Gironde.

Il est remplacé par le texte suivant de Philippe Rassat :

« Sincèrement je n’ai jamais eu l’intention, en m’exprimant comme je l’ai fait, dans le cadre d’un débat d’idée, de heurter quiconque.  Si tel est le cas je le regrette et je présente mes excuses aux parents qui ont pu être affectés. »

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L’éthique : un levier pour réinventer une psychiatrie humaine !

Klopp Serge

Intervention Ethique Villejuif octobre 2016

En préambule je voudrais remercier les organisateurs de m’avoir invité et rappeler que vu le temps qui m’est donné, je vais forcément apparaître caricatural dans certains de mes propos qui nécessiteraient d’être plus explicités et illustrés d’exemples, mais nous n’en aurons pas le temps.

Jamais il n’a été autant question d’éthique qu’aujourd’hui. Et jamais notre société dans tous ses domaines n’a été aussi peu éthique. Au point que lorsque j’entends parler de mise en place d’un groupe d’éthique, je me demande quels reculs éthiques sont en train de se mettre en place.

En effet, le fait que l’on ait institutionnalisé les comités éthiques, cela ne laisse-t-il pas croire que les réflexions éthiques sont réservées aux spécialistes, aux experts du Comité Ethique ?

Cela ne risque t-il pas paradoxalement d’amener les soignants à faire l’économie d’une réflexion éthique personnelle singulière et donc à banaliser les pratiques non éthiques ?

Le fait que les comités Ethiques soient composés d’un nombre fermé de membres désignés cela n’est-il pas en soi une aberration éthique ? Continuer la lecture de L’éthique : un levier pour réinventer une psychiatrie humaine !

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Enfance effacée…? Résister, Inventer – MEETING du 16 Octobre 2016

   ENFANCE EFFACÉE ..? RÉSISTER, INVENTER 

MEETING POÉTIQUE ET POLITIQUE, organisé par le groupe  Enfance du Collectif des 39, dimanche 16 octobre 2016 de 9h à 18h, à  la PAROLE ERRANTE à Montreuil

Retrouvez les vidéos en cliquant sur ce lien  http://collectifdes39.fr

Interventions poétiques et artistiques tout au long de la journée avec Hélène Bouchaud (actrice), Aurélien Chaussade (acteur),                     Martine Irzenski (actrice), Tolten (rimailleur)

PROGRAMME :

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Communiqué de presse Collectif des 39 – Groupe Enfance –

Le Collectif des 39 est inquiet et en colère face à l’évolution de nos sociétés, avec l’affaissement permanent des systèmes de solidarité publiques.

Le groupe Enfance de ce collectif organise un meeting poétique et politique intitulé   « Enfance effacée..? Résister, Inventer! ».

Ce meeting aura lieu le dimanche 16 octobre 2016 de 9h à 18h à la Parole Errante à Montreuil, 9, rue François Debergue (Métro Croix de Chavaux).

L’entrée est libre et gratuite.

L’objet de cette journée est de dénoncer la logique gestionnaire qui entame la liberté de penser et d’agir, particulièrement dans le champ de l’enfance. Nous apporterons aussi le témoignage de la force, de la beauté et de l’intelligence d’autres pratiques qui respectent l’imaginaire et le temps de l’enfance.

Avec ce meeting nous voulons amplifier les solidarités, tisser des liens entre les mouvements individuels de résistance à la mise à mal de nos métiers, à la disparition tendancielle, dans les eaux glacées du calcul égoïste, de ce qui construit l’humain.

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ENFANCE EFFACÉE : RÉSISTER, INVENTER… REJOIGNEZ-NOUS !

Quel avenir pour les enfants ? Quel avenir pour l’enfance de l’humanité ? Prévention ou prédiction?

Liliane IRZENSKI – Pédopsychiatre

Les 39 se sont constitués spontanément, fin 2008, en réaction à la violence d’un discours de l’ancien président de la république, discours tenu à l’intérieur de l’hôpital psychiatrique « Erasme » situé à  Antony. Son discours ne niait pas  l’existence de la Folie, mais  l’amalgamait avec des notions de dangerosité mensongères et abusives. Elles donnèrent lieu à la budgétisation immédiate de mises en acte de contraintes intolérables, à l’encontre des patients.  Il ré-encensa  une figure de l’ennemi intérieur en   prescrivant à toute  la population le fiel de la peur ce qui renforça la méfiance envers les autres, déjà induite par la montée, de plus en plus inquiétante, du chômage et du virtuel.  Fabriquer des peurs sociales et de ce fait  attiser insidieusement la peur inhérente au désir,  atteste d’une orchestration  contraire à l’humanisation  car en creusant les sentiments d’insécurité et d’incertitude propres à chacun,  de tels propos   abêtissent notre pouvoir  de penser : qu’est-ce qui fait société ? Cette mise en scène de domination  bien familière aux politiques est  une  mise aux pas assassine de la population. C’est à partir  de ce discours aussi bête que démiurgique, médiatisé à haute dose,  qui contribua à  vouloir  légitimer la mise en place  d’une politique  sécuritaire que nous nous sommes retrouvés près de 2000, en février 2009, pour un premier meeting, à la Parole Errante, « CONTRE LA NUIT SECURITAIRE ». Nous étions  rassemblés par un désir  d’amitié, conjuguant résistance avec hospitalité et ce désir nous continuons  de l’affirmer en vous donnant rendez-vous le 16 octobre. Continuer la lecture de ENFANCE EFFACÉE : RÉSISTER, INVENTER… REJOIGNEZ-NOUS !

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ALERTE AUX DÉLITS D’OPINION

Un de nos collègues psychiatre, le docteur Philippe Rassat,  nous a fait part d’une lettre adressée par le directeur de l’Agence régionale de santé d’Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes à la Présidente de l’association qui gère un établissement dans lequel il exerce.

Le ton et l’esprit de cette lettre, les sanctions qu’elle annonce ouvertement, confirment avec éclat l’état de déliquescence du débat démocratique en France. A nouveau il faut constater que ce sont certaines associations de parents d’autistes (Autisme France) qui ont pour seul souci de faire régner leur vérité, à l’exclusion de toute autre. A nouveau, ce n’est ni plus ni moins qu’une interdiction professionnelle qui est appelée en lieu et place de tout débat. Les opinions de certaines associations de parents d’enfants autistes, opinions qu’elles ont bien évidemment le droit d’avoir, mais qui tirent à l’évidence leurs réputations d’interdire aux autres d’avoir une pensée différente de la leur au point que toute personne qui attaquerait leur raisonnement relèverait d’une plainte judiciaire est une atteinte gravissime à la démocratie.

A nouveau, on est stupéfait de voir l’empressement de hautes instances d’Etat à se glisser dans les ornières de cette politique nauséabonde. Nous avions déjà connu la mise en cause de la psychanalyse dans les pratiques et les formations soignantes, nous voici désormais face à la promotion d’un délit d’opinion. Qu’on les fasse taire ! disent ces associations, visant à travers Philippe Rassat, l’ensemble de la profession, non conforme à leurs yeux. Qu’on les sanctionne !, dit le représentant de l’Agence régionale de santé.

De quoi s’agit-il ? Le directeur d’une Agence régionale de santé, se disant informé par des associations de parents d’autistes qui auraient jugé les propos de ce médecin comme étant « de nature diffamatoire ou injurieux », annonce qu’une « information a été effectuée en ce sens par ses services auprès de la Haute autorité de santé. » Son initiative se fonde asur des extraits d’une lettre de ce médecin qui s’exprime dans le cadre d’un regroupement de personnes intitulé : « Collectif psychiatrie des 39 », soit dans le cadre de ce qu’on appelle communément l’expression d’une opinion politique. Ce collectif s’est fondé sur le refus d’une rhétorique d’exclusion qui superpose folie et criminalité, comme si les malades mentaux étaient par nature dangereux. On connaît la logique profonde de cette politique, et on en a vu les effets. C’est dans ce cadre que P. Rassat s’est exprimé, signant son propos, où il dénonce la mainmise grandissante d’une idéologie d’extrême droite dans le champ psychiatrique.

Dans l’extrait cité, il est impossible de tenir pour diffamatoires ou injurieux les propos concernant des faits, produits par le régime nazi et historiquement avérés, sauf à tomber sous le coup de la loi sur le négationnisme. Ce sont donc les énoncés concernant des associations qualifiées dans le texte d’extrême droite qui seraient injurieux, non pas du fait qu’ils soient d’extrême droite, mais qu’ils pourraient laisser croire sans doute qu’ils sont de l’ordre du nazisme. Raisonnement très enseignant puisqu’il laisserait supposer, concernant les opinions politiques, qu’il ne serait permis que de proférer uniquement celles qui s’avéreraient absolument vraies. Pour ceux dont la crainte du nazisme leur laisserait supposer qu’il vaut mieux prévenir que guérir, un tel raisonnement leur interdirait d’émettre une quelconque inquiétude, et seule l’authentification du régime nazi par sa présence effective permettrait d’énoncer la chose établie !

Devant une telle dégradation du débat politique on ne peut plus se contenter de baisser les bras, car hélas des affaires plus ou moins spectaculaires se succèdent les unes après les autres, participant de la mise en place par essais successifs d’un ordinaire antidémocratique. Il faut le dire : la posture du directeur de l’Agence de santé est d’une extrême gravité, car elle signe une atteinte profonde à la liberté d’expression : que l’on soit d’accord politiquement ou pas avec les propos de notre collègue Philippe Rassat, cela n’autorise en aucun cas d’en interdire l’expression.

Pour notre part, nous sommes profondément d’accord avec ce que son texte contient d’un constat d’alerte. Mais ce que nous défendons ici n’est pas la pure vérité de ce qu’il dit, mais son droit de le dire. A l’inverse, on peut s’interroger : d’où le directeur de l’ARS peut-il bien tirer une quelconque compétence réglementaire lui permettant de porter ainsi atteinte à l’expression politique ? Cette « autorité » dont son titre le pare serait-elle de nature scientifique ? Il faut souligner ici ce qui est peut-être le plus inquiétant, dans la présente affaire comme dans les précédentes concernant la psychanalyse, c’est que la « vérité-HAS » prétend s’avancer sous les traits de la norme et de la règle. A quel titre le Directeur de L’ARS peut-il prétendre avoir autorité à faire taire le débat ? Quel est le fondement de son autorité en la matière ?

Il y a hélas dans notre pays une tendance croissante à faire du débat d’opinion l’affaire des experts. La bureaucratie, c’est d’abord la prétention à effacer toute dispute pour la résoudre en consensus d’experts. Voici où cela mène : à une forme de police bureaucratique qui, sous couvert de discours scientifique épuré de toutes contradictions, prétend incarner la vérité politique, comme on l’a vu dans des états totalitaires, toutes idéologies confondues.

En démocratie, nous avons le droit de critiquer des opinions avec lesquelles nous ne sommes pas d’accord. Mais les gouvernements qui tirent leur fonction d’avoir été élus par le peuple délèguent de plus en plus le débat politique aux appareils techno-bureaucratiques et mettent gravement en péril les démocraties qui ont mis des siècles à se mettre en place. Acceptons, même si nous ne pouvons pas le démontrer de manière absolue, que les régimes démocratiques ne sont pas à jamais irrémédiablement inscrits dans nos sociétés et qu’il convient d’en partager les choix pour se mobiliser afin de les maintenir.

C’est pourquoi cette affaire est gravissime. Le directeur de l’Agence régionale doit faire amende honorable des propos qu’il a tenus, et le gouvernement doit cesser de participer de cette dérive. Mais il appartient surtout à chacun de participer à l’instauration d’un débat de fond, non sur les questions techniques, mais bien sur les enjeux éthiques et politiques que posent nos pratiques.

Franck CHAUMON        Roger FERRERI

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« Allez sur la place publique !!! »

À Elsa Cayat, psychanalyste, libre et engagée dans la vie, le soin, comme dans Charlie.

Sandrine Deloche   Médecin pédopsychiatre                                            Avec l’autorisation de l’auteure.                                                                         juillet 2016 N°74 – Pratiques

Pratiques N°74 Santé : raviver la solidarité

http://pratiques.fr/-Pratiques-No74-Sante-raviver-la-.html

Quand les solidarités citoyennes les plus saillantes sont celles faites à nos morts, dans ce souffle voltairien qui nous a réunis par milliers, il nous faut examiner l’empreinte de notre corps social, dans son entier. Quelle est l’autre face de cette saillie libertaire ? Sans détours, elle est de toute évidence la barbarie liberticide. Pas l’inqualifiable sauvagerie qui nous laisse nus et chavirés, mais celle que l’on fabrique chaque jour, dans nos institutions, au prétexte de modernité et au pire du pire au prétexte de solidarité.

Un psychiatre a dit un jour qu’« on mesure le degré de civilisation d’un État à la place qu’elle confère à ses marginaux ». C’est Lucien Bonnafé, lui qui, avec une poignée d’autres, a oeuvré pour faire naître une des formes les plus abouties de solidarité collective : l’invention du secteur de psychiatrie. Continuer la lecture de « Allez sur la place publique !!! »

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Intervention à la Criée 2016 : La loi Santé et les GHT

La loi Santé et les GHT visent à démanteler tout le dispositif sanitaire mis en place depuis la Libération tout ce qui subsiste de la politique de Secteur    Serge KLOPP

Au travers de la mise en place de la loi Santé, nous assistons actuellement, dans l’ignorance générale, à la plus grave attaque contre le système de santé français depuis la création de la Sécurité Sociale.

Après la Libération, le programme du CNR avait pour objectif de faire passer l’hôpital public d’hôpital pour indigents à l’hôpital de qualité et de proximité pour tous que nous connaissons actuellement.

La loi santé vise à démanteler tout ce qui a été construit depuis.

Depuis 25 ans nous assistons certes à des restructurations visant à fermer un hôpital de proximité ici, une maternité là… Continuer la lecture de Intervention à la Criée 2016 : La loi Santé et les GHT

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Pas de Canada pschy’t pour les peintres Haïtiens ?

« L’objectivité scientifique m’était interdite, car l’aliéné, le névrosé, était mon frère, était ma sœur, était mon père » Franz Fanon

Imaginons un monde où règnerait un déni de la castration. Un monde régit par « ça n’existe pas ». Une société qui, par exemple, dirait : « le collectif, ça n’existe pas ». Cet univers est celui de la foule solitaire, celui de l’isolement à tous les étages. Ici tout est auto : autonomie, autoformation, autoévaluation, autorité, voire autoroute et autopsie. C’est là que le Canada Pschy’t pointe le bout de son nez. Dans les années 70, des publicitaires présentaient une boisson post-prohibition transférée dans de vieilles tractions. Le slogan scandait : « ça a la couleur de l’alcool, mais ce n’est pas de l’alcool ». Au voulant pas d’Al Capone, il est mort depuis bien longtemps. L’époque n’est plus à la prohibition, quoi que, mais assurément au marketing qui se soutient de la théorie des pulsions. Merci tonton, ça marche (Bernays, 1928) cf note 1 ! Les ventes augmentent. Le public adhère. C’est drôle, ça a le goût de l’interdit et c’est sans risque, croit-on, puisque tout est secure, zéro défaut.

À grand renfort de Com’, même chez les Psy, un système Canada Pschy’t, c’est comme la traction de l’époque de la prohibition dans la publicité, ça à la saveur romanesque du parfum de l’interdit mais c’est plus moderne et plus ambitieux. C’est plus vaste qu’un quartier, ça prend tout un territoire. Exit, le lien intime au social et la relation de proximité dans la continuité. L’époque est à la mégapole. La ville s’éclipse. Les communautés de communes sont dans le vent et maintenant que l’alcool n’est plus prohibé, on peut boire du tonic à loisir aux quatre coins du monde.  Continuer la lecture de Pas de Canada pschy’t pour les peintres Haïtiens ?

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On ne soigne plus un sujet, on attaque un symptôme

Je voudrais souligner la dimension de maltraitance de l’Etat, vis à vis de l’enfant et de ses parents, des adultes et de la société en général.

En effet, il convient de ne pas tomber dans l’erreur de se centrer sur l’enfant, mais  de souligner la dimension collective et historique, de l’enfant et de sa famille  car ce sont les liens entre eux, et avec le restant de la famille ,  que nous soignons , et non l’enfant cible , symptôme , tel que le véhicule l’idéologie actuelle .

C’est la  question idéologique qui est au centre du débat actuel, à savoir la reconnaissance de la vie psychique.

Il convient d’expliquer au Sénat , qu’auparavant , et même si ce n’était pas parfait , il existait une politique du soin psychique adressée aux enfants et à leurs parents , au travers d’une organisation , le Secteur , qui s’articulait avec la Maternité ,  la PMI ,  puis autour de la médecine scolaire et des Rased à l’ecole . Ces personnes étaient en contact avec le service de Pédo Psychiatrie ou le CMPP et se réunissaient régulièrement en commission de circonscription pré-élémentaire une fois par mois. Il existait donc un système de prévention et de diagnostic, qui a disparu quand on a fait disparaître la Pédo Psychiatrie  de l’instance organisatrice de la politique de soin. Continuer la lecture de On ne soigne plus un sujet, on attaque un symptôme

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« Alternatives en Santé : je résiste et je soigne ! »

                                            [Petit]Logo Journée 4 juin - définitif

La reconnaissance de la santé en tant que bien commun a fondé la revendication de sa prise en charge par les institutions publiques dans les pays démocratiques.

Dans un tel contexte, des expériences de soins humanistes ont vu le jour et, notamment en France dans le cadre des soins de psychiatrie de Secteur.

Depuis plusieurs années maintenant, on assiste, atterrés, au processus inverse : le pouvoir  néolibéral international est déterminé à privatiser les institutions de santé, à transformer définitivement la santé en bien de consommation négociable sur le marché, en marchandise parmi les autres marchandises. Cette logique politique veut installer la concurrence entre les soignants mais aussi entre les patients à travers la mise en place de mesures relatives à la dotation financière des structures, à la rémunération et au remboursement des soins. Continuer la lecture de « Alternatives en Santé : je résiste et je soigne ! »

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Les violences policières du 29 avril place de la République, vidéo de Mariana Otéro

Vidéo de  Mariana Otero , réalisatrice, auteure de « À ciel ouvert »

Vendredi soir nous étions Aurélien Lévêque et moi même en train de filmer le travail de réflexion démocratique sur la Place comme nous le faisons souvent (collectif LYM) quand nous avons appris que les CRS empêchaient de faire entrer le camion logistique. Une action s’est mise en place pour aller le chercher.

Nous avons filmé l’action et la violence policière.

https://youtu.be/8IKgAczreXw

Nous avons promis de monter cela rapidement pour Nuit Debout et les commissions logistiques et autres.

www.marianaotero.com

 

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L’AUSTERITE   NUIT GRAVEMENT A LA SANTE !!

Ou comment les processus des politiques néo libérales sont universels, et produisent les mêmes effets sur la santé publique dans tous les pays.

(Intervention au dispensaire d’Halandri , 19 Mars 2016)

Une des premières mesure des gouvernements néo libéraux est de réduire les  dépenses publiques ; une des premières conséquences est la réduction – ou suppression – des allocations chômages, des cotisations sociales des entreprises (là où elles existent) au nom de la « compétitivité «, des retraites et donc de précariser la protection sociale pour ceux qui en bénéficient.

En matière de santé, le choc de l’austérité est brutal : déremboursement des médicaments, des consultations médicales, majoration du « reste à charge »  (ce qui reste à payer par le patient, qui n’est pas pris en charge par la sécurité sociale) pour les hospitalisations et les soins médicaux.

Des prestations para médicales (kiné, orthophonie ) ne sont parfois plus du tout pris en charge , et certaines spécialités « couteuses »  sont de plus en plus mal remboursées (dentiste, ophtalmologie ).

 Les structures de santé sont aussi directement impactées par les politiques néo libérales, car des hôpitaux ou maternités de proximité ferment aussi, pour cause de « non rentabilité ». Continuer la lecture de L’AUSTERITE   NUIT GRAVEMENT A LA SANTE !!

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COMMUNIQUE DES 39 SUR LA MISE EN PLACE DES GHT

NON A LA LIQUIDATION DE LA PSYCHIATRIE DE SECTEUR !

Le Collectif des 39 a pris connaissance des nouvelles dispositions de la loi de Santé votée le 17 Décembre 2015 et en particulier de l’article 69 précisant la mise en place des Groupements Hospitaliers de Territoire. Cet article 69 non spécifique de la psychiatrie, vient pulvériser les illusions que le ministère avait pu semer pour faire croire qu’il préserverait la politique de secteur. Il va de fait restructurer sous prétexte de modernisation l’ensemble du tissu hospitalier (psychiatrie et MCO) dans un but évident de coupes budgétaires drastiques.

Nous rappelons que notre Collectif soutient le projet d’une psychiatrie fondée sur des valeurs d’hospitalité pour la folie. Nous avons tenu avec les CEMEA dans cette intention des Assises de la psychiatrie et du médicosocial en 2013, et nous avons participé à toutes les discussions initiées par le député Denys Robiliard chargé de mission pour la psychiatrie par Marisol Touraine. Nous avions lors d’un meeting réunissant 600 personnes le 1° Novembre 2014 à Montreuil, rappelé que le projet de loi était très loin des attentes exprimées lors des Assises par les professionnels, les patients et les familles. Nous aurions souhaité une loi-cadre en psychiatrie rappelant les spécificités de ce champ qui ne saurait se réduire à une approche biologique, mais suppose une ouverture vers les sciences sociales, la psychanalyse et la psychothérapie institutionnelle. Et plus généralement toute approche qui permette de penser et de prendre soin de la complexité de la vie psychique. Continuer la lecture de COMMUNIQUE DES 39 SUR LA MISE EN PLACE DES GHT

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LÉROS, 25 ANS APRÈS

De l’enfermement psychiatrique dépassé vers un  univers concentrationnaire nouveau pour réfugiés et immigrés

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Le samedi 13 février 2016 s’est tenue à Athènes une journée d’échanges sur la base de l’argument suivant:  « 25 années se sont écoulées depuis l’initiative de transformation radicale et de désinsitutionnalisation de l’hôpital psychiatrique de Léros, un lieu inscrit dans la mémoire historique collective comme incarnation visible d’une barbarie inhérente à la psychiatrie dominante qui continue, en synergie diachronique avec des politiques étatiques qui lui correspondent, après même la condamnation sans appel de l’expérience de Léros, de fonctionner comme mécanisme de contrôle social, de forclusion de la subjectivité, de violation des droits et d’asservissement des personnes avec « problèmes de santé mentale ». Continuer la lecture de LÉROS, 25 ANS APRÈS

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Appel du Groupe Enfance du collectif des 39: Alerte : Enfance en danger

L’accueil de la souffrance psychique des enfants est-il encore possible ?

Nous sommes inquiets et en colère.

Et vous,  soignants, éducateurs, parents, acteurs du champ  de l’enfance et de l’adolescence ?

Vous qui êtes nombreux à porter une culture, des idées, des expériences respectueuses de la complexité humaine et de la subjectivité de chacun

  • N’avez-vous pas constaté les répercussions navrantes des réductions de dépenses publiques relatives aux soins, à l’accueil et à l’éducation des enfants et des adolescents ?
  • N’avez-vous pas constaté comment cet appauvrissement de moyens au nom de la recherche d’une certaine efficacité s’est accompagné de la généralisation d’une gestion techno-bureaucratique qui impose ses normes quantitatives et ses protocoles standardisés au détriment d’approches plus sensibles et plus pertinentes ?

Continuer la lecture de Appel du Groupe Enfance du collectif des 39: Alerte : Enfance en danger

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Pétition « Des enfants risquent de ne plus être soignés »

A Monsieur Michel Laforcade  Directeur général de l’Agence Régionale de Santé (ARS) d’Aquitaine-Charente-Poitou-Limousin.

A Madame Monique Janicot, Directrice de la délégation territoriale de l’ARS Dordogne.

A Madame Sylvaine Célérier, Directrice du Centre Hospitalier Vauclaire,

Nous soutenons la « Lettre Ouverte » du collectif de pédopsychiatrie de Dordogne ouest issu de l’assemblée générale des professionnels de ce pôle.

Nous n’acceptons pas la suppression des postes de psychologues en CDD que veut imposer la Direction du CH Vauclaire.

Nous n’acceptons pas que près de 5OO enfants puissent être privés de soin.

Nous n’acceptons pas que les enfants en souffrance soient les otages des conflits de gestion entre l’ARS et la Direction de l’Hopital.

Pour signer cliquer  ici:

https://www.change.org/p/madame-monique-janicot-directrice-de-la-d%C3%A9l%C3%A9gation-territoriale-de-l-ars-dordogne-des-enfants-risquent-de-ne-plus-%C3%AAtre-soign%C3%A9s?recruiter=482536974&utm_source=share_petition&utm_medium=copylink

Voici la lettre ouverte du collectif de pédopsychiatrie de Dordogne ouest :

Suite à l’annonce de Mme Célérier, Directrice du CH Vauclaire (Montpon) de supprimer cinq postes de psychologues en pédopsychiatrie (et deux en psychiatrie adulte) après de nombreux autres, toutes catégories confondues, nous, professionnels de l’inter-secteur ouest de pédopsychiatrie, avons décidé de nous constituer en Collectif de salut public. Le chef de pôle de pédopsychiatrie et président de la CME a également démissionné de ses fonctions.  Continuer la lecture de Pétition « Des enfants risquent de ne plus être soignés »

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l’Association Culturelle de la Clinique de la Borde et les CEMEA

 

Le Collectif Accueil de la dissociation schizophrénique et processus psychothérapique.

Renseignements et inscriptions au stage du 9 au 13 mai 2016

http://associationculturelledelaborde.org/stage-fpc-du-9-au-13-mai-2016/

Le Collectif… difficile de le définir. Il y a toute une année des séminaires de Jean Oury à Ste Anne. En résumé, il dit que le Collectif est une « machine abstraite ». Ce n’est pas la collectivité, ce n’est pas le personnel, ni les patients. Ce n’est pas un groupe, même si tous ces facteurs participent à cette machine abstraite. Une institution doit toujours être en mouvement, c’est ainsi que l’on peut définir la « machine abstraite » qui est partout, mais insaisissable. Le Collectif ne s’attrape pas comme un objet. Avec le « progrès » de doctrines comme le cognitivisme et le comportementalisme, tout se fige.

Il faut d’abord soigner l’hôpital disent F. Tosquelles et J. Oury. C’est-à-dire mettre en question la hiérarchie statutaire, faire ce que ces psychiatres ont mis en parole et en acte. C’est ce que J. Oury appelait « l’asepsie ». « On ne fait pas une opération chirurgicale sur un tas de fumier », et sans cette asepsie, la « machine abstraite » ne pourrait pas fonctionner. Continuer la lecture de l’Association Culturelle de la Clinique de la Borde et les CEMEA

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Table 1: Introduction par Philippe Rassat et enregistrement audio

Philippe Rassat  Pédopsychiatre  Cognac (16) Mussidan(24)

Mesdames les sénatrices, messieurs les sénateurs

Mesdames, messieurs,

Je m’appelle Philippe Rassat, je suis pédopsychiatre dans ce qui va s’appeler la grande Aquitaine, directeur médical d’un CMPP ( centre médico psycho pédagogique ) à Cognac d’une part et praticien attaché au 1er inter-secteur de pédopsychiatrie de Dordogne d’autre part.

Lorsque nous a été proposé l’organisation de ce colloque ce fut une évidence pour notre collectif qu’il fallait une table ronde autour de l’accueil de la souffrance des enfants

Continuer la lecture de Table 1: Introduction par Philippe Rassat et enregistrement audio

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Table 1: Neurosciences et psychiatrie

François Gonon     francois.gonon@u-bordeaux.fr

Mesdames, Messieurs,

Je suis directeur de recherche émérite au CNRS à Bordeaux. J’ai étudié pendant 35 ans la neurotransmission mettant en jeu la dopamine. J’ai aussi écrit plusieurs articles, y compris dans des revues internationales, concernant le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH) et plus généralement la psychiatrie. Les organisateurs de cette rencontre m’ont demandé de présenter en 10 minutes mon point de vue sur les apports des neurosciences à la psychiatrie. Continuer la lecture de Table 1: Neurosciences et psychiatrie

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Table 1: Réorienter le 3ème Plan Autisme Pour une véritable politique d’accueil humaniste et plurielle

Mireille Battut   Présidente de La main à l’oreille  lamainaloreille@gmail.com

Notre constat 

Depuis la mise en œuvre du 3ème Plan Autisme, une méthode unique est imposée au nom d’une doctrine – le comportementalisme – érigée en science d’Etat. Notre courant de pensée qui réclame un abord humaniste et pluriel des autismes ne doit plus être ignoré. Alors que les questions d’éthique sont mises de côté au nom d’une efficacité qui n’a pas fait ses preuves, les professionnels qui prennent soin de nos enfants sont déconsidérés, et les familles laissées dans l’abandon après le diagnostic. Car ce qui manque le plus cruellement, ce sont les structures d’accueil et l’inclusion scolaire. Continuer la lecture de Table 1: Réorienter le 3ème Plan Autisme Pour une véritable politique d’accueil humaniste et plurielle

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« Alerte : un enfant risque de ne pas être soigné. Sandrine Deloche

Sandrine Deloche Médecin pédopsychiatre                                             Secteur infanto-juvénile du 14ème arrondissement de Paris.

Mesdames, messieurs,

 Jusqu’à quand pourra-t-on dire qu’il existe en France, pour chaque enfant, un lieu de proximité, gratuit, où il peut se rendre avec ses parents, pour recevoir une aide psychologique. Cet endroit, appelé centre médico-psychologique, est la pierre angulaire du dispositif de sectorisation de la pédopsychiatrie publique. Il a vocation d’accueillir toutes les demandes de soin concernant n’importe quelle difficulté du développement psycho-affectif de l’enfant (bébé ou adolescent).  Continuer la lecture de « Alerte : un enfant risque de ne pas être soigné. Sandrine Deloche

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Table 1: Questions sur la politique du handicap chez l’enfant Handicap partout, soin nul part

Carlos Parada   Psychiatre ( 94)

I – Le contexte :

L’école accueille plus de 220 000 élèves dits « en situation de handicap », l’immense majorité des dossiers trouvent justification d’ordre psychiatrique. A l’école comme en pédopsychiatrie, la politique et l’idéologie du handicap impulsées par une loi de 2005, malgré quelques avancées, ont produit des effets problématiques majeurs qu’il convient de rappeler.

Par quelles voies devient-on « handicapé » à l’école ?

En quelques mots : Suite à des difficultés avec un élève, l’école peut Continuer la lecture de Table 1: Questions sur la politique du handicap chez l’enfant Handicap partout, soin nul part

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Table 2: Introduction table 2 « Pour l’hospitalité à la folie, non à la contention!  » 

Présentée par Alexandra de Seguin   Psychiatre (91)

Nous ouvrons maintenant la table ronde intitulée « Pour l’hospitalité à la folie, non à la contention ! ». 

Nous souhaitons avant tout dénoncer l’augmentation et la banalisation des pratiques d’enfermement, de contrôle et d’entraves des corps en psychiatrie. Cette violence qui s’exerce à l’égard des patients survient dans un contexte de réduction de moyens alloués aux équipes et de fermeture des lieux d’accueil de proximité intégrés à l’organisation sectorielle des soins. Nous pensons qu’il est absolument insuffisant d’encadrer juridiquement les mesures de contention et de placement en chambre d’isolement comme le propose l’article 13 quater du projet de loi. Si il importe de limiter et contrôler le pouvoir des psychiatres et des infirmiers en la matière, nous nous refusons à entériner que la contention serait thérapeutique comme l’indique un amendement de cet article.

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Table 2: La sangle qui attache tue le lien humain qui soigne

Hervé Bokobza   Psychiatre  Montpellier

Mesdames les sénatrices, Messieurs les sénateurs, chers collègues, chers amis,

La France a été un modèle reconnu grâce à  ses avancées pour une   psychiatrie humaniste, relationnelle, désaliéniste.

Cependant des pratiques d’un autre temps, d’un autre âge  se déroulent quotidiennement dans ce pays : les pratiques de contention physique.

En France, chaque jour, on enferme, on immobilise, on attache, on sangle, des personnes malades. Continuer la lecture de Table 2: La sangle qui attache tue le lien humain qui soigne

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Table 2: La contention est-elle thérapeutique ?

Christian Lamotte   Membre du Fil conducteur

Mesdames, messieurs les sénateurs,                                                      Mesdames messieurs du collectif des 39

Je vous remercie de m’avoir invité à m’exprimer au cours de cette  table ronde sur les mesures de contention et d’isolement en psychiatrie.

Je suis membre du groupe ‘’le fil conducteur ‘’ collectif de parents patients et soignants qui se sont réunis depuis deux ans pour réfléchir à ce qui pourrait être une approche plus humaine en psychiatrie et dans le médico-social. Continuer la lecture de Table 2: La contention est-elle thérapeutique ?

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Table 2: Réflexions autour du livre « Lieu d’asile. Manifeste pour une autre psychiatrie. »

Thierry Najman   Psychiatre – chef de pôle Moisselles 95

Mesdames et Messieurs,

Il y a lieu en effet de se préoccuper du développement et de la banalisation de l’usage des contentions dans la psychiatrie hospitalière. En même temps, les contentions sont à situer à l’intérieur d’un vaste ensemble de dispositions sécuritaires en pleine inflation dans l’hôpital contemporain. Depuis les années 90, après quelques années d’assouplissement dans ce domaine, une multitude de pratiques sécuritaires reviennent en force à l’hôpital : fermeture
presque généralisée des services de soins, y compris pour les hospitalisations librement consenties par le patient, Continuer la lecture de Table 2: Réflexions autour du livre « Lieu d’asile. Manifeste pour une autre psychiatrie. »

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Table 2: Les droits de l’homme ne peuvent pas s’arrêter à la porte de l’Hôpital.

Sébastien    Association HumaPsy

Je suis membre de l’association HumaPsy, des patients qui militent pour une psychiatrie humaniste, pour tous ! Nous savons qu’elle existe, car nous recevons au centre Artaud, des soins humains, alors que de très nombreux patients et leurs familles, témoignent de méthodes qui nous semblent barbares. Continuer la lecture de Table 2: Les droits de l’homme ne peuvent pas s’arrêter à la porte de l’Hôpital.

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Table 2: Non au retour des « gardiens de fous » Pour une refondation d’une psychiatrie humaniste et éthique !

Serge Klopp   Cadre Infirmier  Neuilly sur Marne

De retour en hospitalisation adulte depuis 2 ans, après une interruption de 15 ans, j’ai l’impression que nous ne faisons plus le même métier.

Durant ces 2 ans j’ai enfermé en chambre d’isolement et attaché bien plus de patients qu’en 17 ans de carrière infirmière en hospitalisation.

Pourquoi une telle dérive ? Continuer la lecture de Table 2: Non au retour des « gardiens de fous » Pour une refondation d’une psychiatrie humaniste et éthique !

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Table 2: A propos de la formation

Dominique Besnard  Psychologue clinicien Formateur aux CÉMÉA

« Est fou celui qui est désigné fou par le regard de l’autre ». C’est donc entre rejet et mystère que se construit le rapport de tout un chacun à la folie depuis la nuit des temps. C’est l’éprouvé de la déraison pour tout être humain, éprouvé qui renvoie chacun à sa propre histoire, qui convoque les réponses individuelles mais aussi sociales. Deux conceptions de la rencontre de l’autre vont alors s’affronter, la première se fonde sur la négation de la part Continuer la lecture de Table 2: A propos de la formation

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Table 3: Introduction par Paul Machto

Paul Machto   Psychiatre – Psychanalyste   Montfermeil 93

La discontinuité des soins et des accompagnements, la rupture de l’alliance thérapeutique sont- elles les causes de la contrainte et de la contention abusive ? D’autres alternatives sont possibles si on garde des secteurs de taille humaine avec une place possible pour les associations ouvertes à la parole des patients et des soignants.  Continuer la lecture de Table 3: Introduction par Paul Machto

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Table 3: Enregistrement sonore de la table 3

Paul Machto  Psychiatre – Psychanalyste   Montfermeil 93

Victoire Mabit, Membre du Collectif Le Fil Conducteur                              Le « Fil conducteur » est un espace de parole et de réflexion émanant de l’atelier Familles des Assises citoyennes pour l’hospitalité en psychiatrie et dans le médico-social, organisé par le Collectif des 39, en juin 2013. Ce groupe réunit des patients, des familles et des soignants.

Matthieu Dissert, Président de l’association HumaPsy,                   Association créée en 2011 dans le contexte de la lutte contre le ^projet de loi sur les soins sans consentement.

 Jean-Michel de Chaise Martin, Psychiatre, Chef de service (Landerneau 29), Administrateur de la Fédération Croix Marines

Patrick Chemla, Psychiatre – Psychanalyste, Chef de service, (Reims)

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Table 3: Du côté des familles…

Victoire Mabit      le Fil conducteur
Dans le soin psychiatrique, les parents ne sont ni patients, ni soignants, mais présents. Et à ce titre ils sont témoins de ce qui se passe.
Trop souvent, les personnes souffrant de troubles psychiques ont un parcours de soins cahotique, passant d’une structure hospitalière à une structure d’accueil (maison de post-cure, hôpital de jour, foyer de nuit…) ou une structure de soins (CMP) ; 17 psychiatres en quinze ans, parfois trois psys différents en même temps, un dans chaque structure, et qui ne communiquent pas entre eux… Continuer la lecture de Table 3: Du côté des familles…

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Table 3: Le club, scellement de l’alliance thérapeutique

Mathieu Dissert   Président de l’association HumaPsy

L’arrivée dans un service de psychiatrie se fait souvent suite à un effondrement psychique, une défiguration du corps et du monde qu’il habite, l’hôpital doit être le lieu de reconstruction d’un nouveau monde, vivable, celui-ci.

Le monde extérieur est représenté par les soignants et ils doivent Continuer la lecture de Table 3: Le club, scellement de l’alliance thérapeutique

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Table 3: ALERTE AUX CLUBS

Jean-Michel de CHAISEMARTIN   Psychiatre

En psychiatrie, les associations réservant une place aux « usagers » présentent une très grande diversité. En parler comme de possibles auxiliaires du soin va à contre-courant du discours pharmacologique, cognitif et systémique qui scelle les relations actuelles de la psychiatrie avec un scientisme séducteur pour certains, mais surtout réducteur pour tous.  Continuer la lecture de Table 3: ALERTE AUX CLUBS

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