Monsieur le Président de la République
Palais de l'Elysée
55, rue du Faubourg Saint-Honoré.
75008 PARIS
Objet : ma perte de confiance. Ivry le 6 décembre 2011
Monsieur le Président,
Par cette lettre, je vais me permettre de vous expliquer les raisons qui m'ont amené à quitter l'UMP en septembre 2010 et surtout la conviction que je ne suis pas sûr de voter pour vous en 2012 et je tiens à ce que cette lettre vous parvienne et je demande à vos collaborateurs de bien vouloir vous la transmettre.
Mais d'abord je vais vous dire que je n'ai pas été toujours contre vous et ce fut le cas en septembre 2006 où je pris la décision d'accepter de m'ouvrir à vous puisque vous aviez décidé de faire une large ouverture envers la population populaire et envers les bonne volontés proche de la gauche.
Il est vrai que votre discours envers les ouvriers, les handicapés (je suis invalide de catégorie 1), le droit des femmes, les problèmes de délinquance en banlieue et plein d'autres sujets m'avait beaucoup plu et semblaient très réalistes. Pourtant, tant de promesses n'ont pas été tenues et il est inutile de vouloir dire que c'est la crise car elle était largement prévisible et si un simple citoyen comme moi l'avait pressentie il est évident qu'un homme de votre rang était déjà au courant de la situation d'endettement des ménages aux USA et surtout des conséquences que cela aurait sur notre économie.
C'est dans une optique très positive que je prenais contact avec Emmanuel Chambon délégué de afin de prendre ma carte d'adhésion.
Comme je le disais, je suis travailleur invalide et j'ai lutté tant que j'ai pu pour me réinsérer en commençant par une formation dans le bâtiment qui s'est soldée par un échec dû à un accident qui m'a fracturé les huit côtes du côté droit et ceci durant deux ans et ma mère peut témoigner de la souffrance que j'ai enduré. Je ne suis pas resté sur cet échec, car dès le mois de septembre 2010, j'ai décidé de reprendre mon ancien métier de téléconseiller auprès de la société H2A qui m'a embauché huit fois d'affilé en CDD. Voyant que le CDI n'arrivait pas, j'ai décidé de rejoindre un employeur qui m'a fait une proposition tout à fait acceptable de télétravail depuis mon domicile. Durant deux mois et demi en plein été 2010, j'ai effectué un travail de titan dépassant les objectifs demandé et surtout la qualité au delà de la demande de l'employeur. Pourtant, je suis depuis le mois de septembre à la recherche d'un emploi et suivit par le CAP Emploi d'Ivry et ARHIM CONSEIL où une évidence est simple : mon métier de téléconseiller est à mettre au placard du fait de mes troubles bi-polaires entrelacée d'une petite schizophrénie. Maintenant nous touchons aux raison pour lesquelles si la présidentielle avait lieu dimanche prochain JE NE VOTERAIS POUR VOUS et sauf un rebond de situation venant directement de vous en la faveur des personnes handicapés atteintes de troubles psychotiques car il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis et je suis loin d'en être un.
Je commence par la première grosse idiotie de votre gouvernement et de votre personne : votre discours à l'hôpital d'Erasme. Bien que sur certains point nous pouvons comprendre la tristesse des familles perdant un proche du fait des actions d'une personne atteinte de troubles de la personnalité comme la schizophrénie ou autre, il ne faut pas fustiger toutes les personnes atteintes de troubles psychiques. Nous sommes avant tout des êtres humains alors pourquoi nous montrer du doigt. C'est comme si je disais que tous les membres de l'UMP sont des […], je préfère ne pas le dire car cela est faux, dans tous les partis politiques il y a des gens bien et des gens qui font le mal. Je préfère rester consensuel (à la différence que certain sont tellement cons qu'ils en ont perdu leur sensualité). Je reviendrais sur la suite de cet événement et la raison qui me pousse à vous écrire aujourd'hui.
Venons à la seconde idiotie de votre gouvernement. Je reconnais par cette lettre que la situation de la France est très préoccupante, au point que la population se demande ce que va devenir notre pays et nous voyons tout un tas de pays de la zone Euro en difficulté comme la Grèce, l'Italie l'Espagne, le Portugal, l'Irlande mais aussi des pays comme l'Islande qui a été en cessation de paiement vite oublié par les actualités. Comme je vous le disais, j'ai eu une proposition de poste en qualité de téléenquêteur par une société de Perpignan, embauche gérée par le CAP Emploi de Cabestany. Pourtant, nous étions quatre travailleurs handicapés et trois ont été licenciés par cet employeur car il n'avait pas touché les aides de 10 800€ promises par les AGEFIPH qui se sont vue dans l'obligation d'envoyer un mail à tous les CAP Emplois de France (confirmé par le CAP Emploi France) n'ayant plus d'argent pour rétribuer les entreprises dans l'aide à l'embauche. Sur 43 200€ de subventions promises, l'AGEFIPH n'a versé que un peu plus de 16 000€ mettant l'employeur dans une véritable situation de faillite mais il a réussit à s'en sortir. Toutefois, n'étant pas le seul employeur dans cette situation, le taux de chômage des handicapés a très fortement augmenté et que les entreprises ne veulent plus se casser la tête à embaucher des personnes atteintes d'un handicap. J'ai fait des recherches et j'ai découvert que le ministre du budget François Baroin s'est servit dans les caisse de l'AGEFIPH sans prendre en compte les dossiers en cours d'indemnisation.
Que dois-je penser, monsieur le Président ? J'ai cherché à être reçu par les députés des Pyrénées Orientales et j'ai été traité comme un moins que rien. C'est ce qui m'a poussé à comprendre que je n'étais pas le bienvenu à l'UMP : "un pauvre handicapé qui est venu nous faire chier". Pourtant l'handicapé a été présent sur la liste d'opposition d'Union de la Droite et du Centre de la ville de Fontenay-aux-Roses aux côtés de Muriel Guilleminot et j'en suis fier encore aujourd'hui car loin de penser que ce "rêve" allait être réalisé par la droite.
Maintenant monsieur le Président, je viens à la dernière raison qui me pousse à ne pas voter pour vous, si l'élection avait lieu dimanche prochain. Votre loi absurde sur les soins obligatoires et ambulatoires concernant les personnes atteintes d'un trouble psychique. Pourquoi vouloir monter la population contre les personnes atteintes d'un trouble psychique ? Je n'ai pas compris aujourd'hui la raison qui vous pousse a la généralisation des soins envers les handicapés. Pourtant la loi de 2005 a permis la création de structures indépendantes des services médicaux que sont les GEM et dont je suis aujourd'hui trésorier de mon GEM et je préfère une heure de transport en commun pour servir là où je suis utile plutôt que d'aller là où je ne trouve que peu de réconfort. J'ai fait plusieurs GEM et j'ai posé mes bagages dans celui qui m'a accordé sa confiance.
Je vous le disais : je comprends les familles des proches dont un schizophrène complètement incohérent peut dérailler. Vos soins ambulatoires et obligatoires ne feront que donner plus de malaise à notre population. Si une obligation devait être donnée à un malade, ce serais plutôt l'obligation d'insertion par l'intermédiaire de ces structures. Disons-le aujourd'hui que mes projets se tournent vers l'artistique et que la menace de baisse de subventions qui pèse sur les GEM ne peut servir la cause commune de notre pays. Cependant, vous êtes en droit de modifier la mission dans une demande d'insertion plus élaborée comme celle de mettre en contact les professionnels des CAP Emplois et ceux des GEM.
Votre loi ne peut qu'aboutir à des contrariétés pour notre public. Notre GEM est très bien géré par l'association qui en ait la marraine et une entente parfaite avec les permanents salariés font que les dérives violentes sont assez rares. Venez nous rencontrer, nous vous ferons voir nos activités (choisissez le GEM de votre choix). Aidez les GEM à l'ouverture des 35 heures. Faites aussi un article dans votre loi qui obligerait les communes à fournir un local moyennant un loyer modéré au moins de 120m² et obligez les personnes atteinte d'un trouble psychotique à venir dans nos structures qui ne sont pas médicalisées mais qui par nos activités redonnent un équilibre certain et un certain équilibre. Ne remettez pas en cause ce que vous avez créé depuis 2002, ce serait une grave erreur. Envoyez vos élus constater que nos activités ne sont pas de simples récréations mais que la création et l'artistique (vous connaissez l'art thérapie ?) peuvent consolider là où les médicaments ne font que pallier un état de détresse sans rechercher les solutions. Il en va aussi de l'équilibre budgétaire de la sécurité sociale. Ce n'est pas en six ans qu'un bilan peut être fait et l'amélioration du dispositif doit être soumis à la condition où les moyens sont donnés à nos structures. Nombre de personnes étant passées par les GEM travaillent aujourd'hui avec une totale réussite.
Une dernière chose. J'ai choisi au niveau médical de faire confiance à l'association l'Elan retrouvé et je suis suivi par le docteur Tuffelli. De même, vous pouvez demandé à mon entourage proche et familiale les progrès que j'ai fait au niveau humeur et ceci depuis que je connais mes troubles qui ne m'ont jamais été diagnostiqués et connaissant leurs conséquences je peux agir avant qu'il ne soit trop tard.
J'espère que cette lettre vous donnera vraiment des idées et surtout la sagesse de réviser cette loi non dans la sanction et les résultats sans conséquences positives mais réfléchissez au contenu de cette lettre et aux moyens que l'on peut donner aux structures alternatives où là, je consens à l'obligation de fréquentation pour le bien être de tous dans une société qui se cherche.
Je vous prie de recevoir, monsieur le Président, mes meilleures sincères salutations.
THIERRY LEVIEIL.